Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Cette année, le SILA s'est ouvert dans une ambiance dominée par les événements sociopolitiques et économiques ayant marqué la rentrée sociale dans notre pays. Pour les lecteurs et les libraires au niveau de la région de Bouira, il est considéré comme une simple manifestation mercantile qui s'est déroulée dans le cercle fermé de la capitale. Il faut signaler que plusieurs personnes qui se sont déplacées à Alger pour visiter le salon sont revenues avec une immense déception de n'avoir pas trouvé les livres qu'ils cherchaient. Les titres qu'ils ont trouvés sont trop chers, alors que les plus recherchés n'ont pas été «exposés» dans les stands. Des libraires sont aussi retournés bredouilles, n'ayant pas trouvé de quoi attirer les amateurs de la lecture au niveau local. Alors que les lecteurs peinent à trouver des livres à leur goût sur les étals des librairies privées et de celle de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) inaugurée l'an dernier à Bouira, le Salon international du livre d'Alger est venu renforcer l'amertume des mordus de la lecture. Plusieurs lecteurs n'ont pas pu faire le déplacement et déplorent le fait que, au moment où les responsables du secteur parlent de rapprocher le livre du lecteur, les salons d'une telle envergure ne soient pas organisés au niveau de la wilaya. Chez les étudiants et les enseignants toujours en quête de manuels afin de développer leurs connaissances dans des domaines précis, c'est aussi la déconvenue. D'après certains vendeurs, en tête des acheteurs il y a les universitaires et les élèves à la recherche des manuels parascolaires sur les différentes matières enseignées dans leur cursus, viennent ensuite les lecteurs d'œuvres littéraires, de romans et de livres traitant de thèmes généraux, de culture générale, d'histoire et de politique. Au niveau des librairies, les lecteurs se limitent à une simple consultation sur les étals du fait que le prix du livre demeure inaccessible. Après avoir effectué un tour à travers les points de vente de livres dans le chef-lieu de la wilaya, nous avons constaté que la majorité des libraires locaux n'ont pas profité du salon pour s'approvisionner en nouveaux titres, comme ils l'ont fait l'année dernière. Pour les quelques libraires qui ont visité le 13ème Salon international du livre d'Alger (du 29 octobre au 5 novembre), les différents stands ne contenaient pas de titres consistants du fait qu'avec l'option de la professionnalisation dudit salon, les importateurs de livres ont été mis de côté. Des libraires ont avoué que le salon ne propose rien qui puisse attirer les lecteurs, notamment le public de la région, où il n'y a pas d'engouement pour la lecture. Seuls certains livres de littérature ont trouvé preneur. Les autres titres édités par des maisons étrangères, généralement des pays arabes, traduits du français ou de l'anglais vers l'arabe, ou encore ceux publiés par des auteurs nationaux, dans les disciplines techniques, intéressent peu le public. Selon les libraires, en plus des prix excessifs fixés par les maisons d'édition ou les distributeurs, sur le terrain il n'y a pas de vrais travaux de recherche qui pousseraient tel ou tel lecteur à s'orienter vers ce type de livre, afin d'acquérir des connaissances sur des thèmes qui ne sont pas encore touchés par une large diffusion.