Rencontre n Un sommet entre le président syrien Bachar al-Assad et le roi Abdallah d'Arabie saoudite devait se tenir ce dimanche à Djedda pour discuter de la crise née de l'implication présumée de Damas dans le meurtre de Rafic Hariri. Le ministre saoudien, le prince Saoud al-Fayçal, arrivé dans la matinée dans la capitale syrienne, a fait cette annonce après un entretien avec son homologue syrien Farouk al-Chareh. Ce sommet interviendra alors que l'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, entré en rébellion contre le régime de Bachar al-Assad, continue de faire des déclarations sur la nécessité d'?uvrer pour la chute de ce régime. M. Khaddam a aussi rencontré, vendredi, à Paris, la commission de l'ONU qui enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, après qu'il eut soutenu que le président syrien avait menacé le leader libanais avant sa mort. Dans deux rapports d'étape, la commission a conclu à des «preuves convergentes» sur l'implication des services de renseignements syriens et libanais dans l'assassinat de Rafic Hariri le 14 février à Beyrouth, et émis des doutes quant à la réalité de la coopération de la Syrie dans l'enquête. La commission d'enquête a demandé à rencontrer Bachar al-Assad et son ministre des Affaires étrangères Farouk Al-Chareh. Damas n'a pas encore répondu officiellement à la demande d'audition. Bachar Al-Assad a affirmé que la Syrie coopérerait «pleinement» avec la commission de l'ONU si la demande avait «une base juridique», dans des propos à l'hebdomadaire égyptien Al-Ousboue. «Nous avons dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à coopérer pleinement avec la commission d'enquête de l'ONU, mais cette coopération doit se faire sur une base juridique», a-t-il dit. La presse libanaise a vu dans ces déclarations un refus implicite du président syrien d'être auditionné par la commission. «J'aurais été assassiné si j'avais fait mes déclarations lorsque j'étais encore à Damas», a relevé Abdel Halim Khaddam, en estimant que «le compte à rebours a commencé pour le régime» du président al-Assad, dont il souhaite un renversement par une «intifada populaire». De son côté, Ali Sadreddine Bayanouni, le dirigeant en exil de la confrérie des Frères musulmans, interdite en Syrie, a annoncé samedi dans le Financial Times que son mouvement pourrait soutenir l'ex-vice président syrien Abdel-Halim Khaddam pour parvenir à un changement de régime à Damas. Selon lui, la défection d'Abdel-Halim Khaddam pourrait en entraîner d'autres bientôt.