Résumé de la 2e partie n A Ahmed qui se sent «étranger» dans le village de son oncle maternel, celui-ci va raconter une histoire où lui-même, perdu dans une contrée éloignée, s?est senti en territoire étranger? L?oncle commence son récit. ? Comme je te l?ai dit, c?était dans ma jeunesse? Je suis sorti de mon village et j?ai longuement marché, allant par monts et par vaux. J?étais heureux de découvrir d?autres contrées, de rencontrer d?autres gens, différents de ceux que je connaissais. Un jour, j?ai croisé un groupe d?hommes de mon âge. «Où allez-vous ?», ai-je demandé. «Nous voyageons», m?ont-ils dit. Ils me montrent du doigt la direction où ils vont. «Moi aussi, je vais de ce côté-là», ai-je dit. «Alors, m?ont-ils dit, tu peux te joindre à nous, si tu veux !» J?ai accepté avec joie. En groupe, je me sentais moins vulnérable : en cas de danger, je pouvais compter sur mes compagnons. Nous sommes vite devenus amis, partageant tout ce que nous avions, nous nous tenions compagnie la nuit? Un jour, alors que nous arrivions dans une contrée couverte par une épaisse forêt, nous avons entendu un bruit qui nous a effrayés. Nous avions l?impression d?un roulement de tambour. «Qu?est-ce que ça peut être ?», a demandé l?un d?entre nous. Mais avant qu?on ait pu lui répondre, un homme d?une taille gigantesque ? il dépassait de deux ou trois têtes le plus grand d?entre nous ? apparaît. Il portait pour tout vêtement une peau de mouton attachée à la taille, il avait les cheveux et la barbe hirsutes et, horreur, il n?avait qu?un ?il : un ?il planté au milieu du front. Il poussait devant lui un troupeau de moutons qui étaient également de grande taille. Nous sommes restés interdits et nous le regardions, effrayés, sans pouvoir bouger. Il a souri, découvrant deux rangées de dents acérées, puis nous a dit d?une voix tonitruante : «Bienvenue sur mon territoire, étrangers !» Aucun d?entre nous n?a pu articuler un mot. «Vous vous êtes sans doute égarés ?», continue le géant. J?ai fait un effort pour parler et j?ai dit : «Oui !» «La nuit va tomber, a-t-il dit. Vous ne pouvez pas continuer, alors, je vous offre l?hospitalité dans mon humble demeure.» Il nous offrait l?hospitalité? Je ne doutais pas un instant que ce monstre voulait nous dévorer, mais avions-nous la force de refuser. Je fis un autre effort pour parler. «Nous ne voulons pas abuser de ta bonté ! ? L?hospitalité est un devoir ! Je ne puis me dérober.» Et comme il me voyait hésiter, il a ajouté : «Vous m?offenseriez si vous refusiez !» Nous avions trop peur de lui pour chercher à l?offenser ; la mort dans l?âme, nous l?avons suivi? (à suivre...)