Résumé de la 1re partie n Au XIXe siècle, l?écrivain allemand Frobenius rapporte, dans son recueil de contes kabyles, un récit de cyclope qui ressemble beaucoup à celui d?Homère. Le récit commence comme une histoire réaliste, ce qui éloigne à la fois du conte et de la légende. C?est un jeune garçon ? Frobenius ne donne pas de nom, mais pour la commodité du récit, nous l?appellerons Ahmed ? qui rend visite à son oncle maternel. Comme on le sait, dans la société traditionnelle, algérienne en général et kabyle en particulier, l?oncle maternel est un parent privilégié. Certes, c?est l?oncle paternel qui remplace le père absent et qui apporte son aide en cas de besoin, mais c?est de l?oncle maternel que l?on se sent, au plan affectif, le plus proche. «Montre-moi mon oncle maternel ? khali ? dit le proverbe, et je te donnerai cent réaux (ou pièces d?or).» L?oncle du garçon habite un village voisin, mais à l?époque, les routes ne sont pas sûres et, comme on est en hiver, la nuit tombe très tôt. Dès qu?il voit que le soleil commence à se coucher, le jeune garçon se lève. ? Où vas-tu ? demande son oncle. ? Je rentre chez moi, dit-il. ? Déjà ? s?étonne l?oncle. ? Tu ne vois pas que la nuit va tomber et qu?il va commercer à pleuvoir? ? Reste dîner avec nous, ensuite, tu pourras rentrer chez toi, je te raccompagnerai si tu veux ! Mais l?enfant refuse. ? Non, je ne veux pas rester ici, je me sens trop étranger, je veux retourner dans mon village, auprès de ma famille. L?oncle rit. ? Quoi ? tu dis que tu es étranger ici, alors que ton village n?est pas loin? Mon petit, tu ignores ce que «être en région étrangère» signifie ! Ahmed regarde son oncle avec curiosité. ? Tu es allé très loin d?ici ? demande-t-il ? Plus loin que tu ne puisses jamais l?imaginer? La curiosité du jeune garçon est piquée. ? On peut aller très loin ? sortir des régions habitées ? ? Oui, dit l?oncle. ? Et toi-même, es-tu allé loin, mon oncle, loin de ton village ? ? Oui, dit encore l?oncle? C?était dans ma jeunesse? J?ai fait une rencontre extraordinaire au cours de laquelle j?ai failli perdre la vie? Là, on peut vraiment dire que j?étais en pays étranger? Du coup, Ahmed n?a plus envie de partir. ? Raconte-moi ton histoire, mon oncle. ? Tu consens donc à rester et à dîner avec nous ? ? Oui, mon oncle, mais je veux connaître ton histoire? après seulement je pourrai dire que je ne me sens pas en région étrangère? (à suivre...)