Musique Un vibrant hommage a été rendu au chef d?orchestre, mercredi, à la salle Ibn Khaldoun. Sous le patronage du ministère de la Culture et de la Communication, l?orchestre symphonique national a organisé, avec le concours de l?établissement Arts et Culture de la wilaya d?Alger et de l?Office national des droits d?auteur, un concert de musique classique en hommage au maestro Haroun Rachid. Le spectacle était composé de deux parties. La première, placée sous la direction de Haroun Rachid, s?articulait autour de la musique arabo-andalouse. Ce dernier a remarquablement interprété deux pièces musicales, à savoir nouba Sika et Nassamt, un texte musical composé par le chef d?orchestre lui-même. Cette première partie du spectacle était fortement marquée par une grande charge émotionnelle que l?on pouvait ressentir à travers la manière dont ce dernier dirigeait le jeu de l?orchestre, le mouvement musical de chacun, et cela d?un geste ordonné et précis, équilibré, régulier et accordé. D?ailleurs, à mesure que le chef d?orchestre progressait dans son travail d?aiguiller, de coordonner les sons que laissaient échapper les instrumentistes, le public s'abreuvait du tempérament et du caractère de chaque mouvement musical. Quant à la seconde partie, elle s?ouvrait sur l?universalisme. Placée sous la direction de Rachid Saouli, cette deuxième partie du spectacle a offert au public quelques remarquables extraits musicaux de Une Italienne à Alger de Rossini, de Cavalleria Rusticana de Mascagni, de Carmen de Bizet, de Samson et Dalila de Saint-Saëns... Ce sont des classiques qui ont été merveilleusement revisités par le jeu délicat et parfait qu?a effectué l?Orchestre symphonique national. Haroun Rachid est considéré comme le doyen de la musique en Algérie. Il est diplômé du Conservatoire d?Alger en 1950. En 1957, en détention au camp de Bossuet, l?artiste compose plusieurs chants patriotiques dont Min dima il qoloub et Nachid el-oumal, devenu après l?indépendance l?hymne officiel de l?Ugta. En 1963, Haroun Rachid fonde le 1er Orchestre symphonique de la radio et télévision algérienne, considéré, selon la presse de l?époque, comme «le plus prestigieux orchestre en Afrique». Professeur de violon et de solfège au Conservatoire d?Alger, Haroun Rachid a composé plusieurs ?uvres symphoniques dont Nassamat. Le maestro, lauréat de plusieurs distinctions dont le 1er prix au concours national de musique en 1972 et 1987, a reçu, mercredi, à la salle Ibn Khaldoun, un vibrant hommage. Cette reconnaissance vient saluer les années de service pour la vulgarisation et la promotion de la culture musicale en Algérie.