Crise n La famille régnante au Koweït est toujours dans le doute à propos de la succession de l'émir, décédé dimanche dernier, plaçant ce petit émirat pétrolier dans une impasse politique. Le Conseil des ministres koweïtien devrait se réunir ce samedi pour étudier les mécanismes de succession en vue d'une possible éviction du nouvel émir qui, malade, serait dans l'incapacité d'assumer ses fonctions, selon des sources proches de la famille régnante. Selon les journaux koweïtiens de ce samedi, le cabinet devrait faire part au Parlement de l'état de santé du nouvel émir, cheikh Saad Al-Abdallah Al-Sabah, conformément à la Constitution et à une loi datant de 1964. D'éminents membres de la famille ont longuement discuté, mardi et mercredi, sans succès, de la désignation d'un prince héritier et d'un Premier ministre. La question de la succession a été posée en raison des problèmes de santé de cheikh Saad qui serait dans l'incapacité de prononcer devant le Parlement le serment, un texte de deux lignes. Cependant, la majorité de la famille régnante au Koweït a exprimé son soutien à l'homme fort du pays, le Premier ministre Sabah al-Ahmad al-Sabah, pour remplacer l'émir Saad Al-Abdallah Al-Sabah, malade, mais dont les partisans ont réagi en soirée en affirmant qu'il allait prêter serment. «La grande majorité des membres de la famille régnante s'est rendue (vendredi) soir à la résidence de cheikh Sabah et lui a exprimé son entière confiance pour devenir le nouvel émir, à la lumière de l'état de santé de l'actuel émir», a indiqué un membre influent de la famille. «Cheikh Sabah a accepté la demande» au cours de cette réunion, qui a rassemblé la quasi-totalité des membres influents de la famille régnante, a ajouté cette source qui a requis l'anonymat. La télévision d'Etat a ensuite diffusé des images de membres de la famille régnante saluant cheikh Sabah dans son palais. Les membres de la famille, présents à la réunion de vendredi, représentaient les différents clans de la famille régnante koweïtienne, dont d'éminents membres du clan des Al-Salem, celui de cheikh Saad, selon la même source. Cheikh Saad était prince héritier depuis 1978. Sa santé s'est détériorée depuis qu'il a subi une opération du côlon en 1997. Mais à la mort de cheikh Jaber, dimanche dernier, des questions ont été soulevées notamment à propos de sa capacité de prêter serment devant le Parlement, comme le prévoit la Constitution, en raison de ses problèmes de santé. Cheikh Sabah, le Premier ministre, ne peut être officiellement nommé émir que si cheikh Saad abdique volontairement. Dans ce cas, cheikh Sabah sera officiellement nommé émir et assurera ses fonctions dès qu'il aura prêté serment devant le Parlement. En revanche, si cheikh Saad refuse d'abdiquer, le gouvernement pourrait soumettre l'affaire au Parlement élu. «L'émir cheikh Saad va prononcer le serment constitutionnel devant le Parlement. Il a adressé une lettre au président du Parlement pour lui demander de tenir une session à cette fin», déclare cheikh Salem Al-Ali Al-Sabah, chef de la Garde nationale, cité par un communiqué publié au Koweït. Des députés ont proposé, lors d'une réunion informelle lundi dernier, une version écourtée du serment, mais d'autres ont insisté pour que l'émir prononce le texte dans son intégralité. Le Premier ministre, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, 76 ans, dirige de facto l'émirat depuis plusieurs années.