Aventure n Après avoir sorti le Cameroun en quarts de finale, la Côte d'Ivoire, seul mondialiste encore en course, concentre toutes les attentions d'une demi-finale où le Nigeria, plus discret jusqu'ici, peut stopper net la belle histoire. «Après le Cameroun, il ne faut pas penser que nous sommes arrivés à la maison, nous sommes encore au milieu du chemin», affirme le défenseur des Ivoiriens Kolo Touré. Le danger est là ! Les Ivoiriens avaient tellement besoin, pour leur moral, de cette victoire (le Cameroun avait battu la Côte d'Ivoire deux fois lors des éliminatoires), que la décompression peut être un peu plus longue qu'après une victoire plus classique. Mais la décompression n'est pas le seul danger : si les attentes étaient déjà élevées pour les Ivoiriens au début de cette CAN, elles ont encore enflé. «On a prouvé qu'on méritait notre qualification (à la Coupe du monde)», avait estimé le sélectionneur des Eléphants, Henri Michel après le match face aux Camerounais. Mais l'ancien sélectionneur des Bleus sait bien que les Ivoiriens n'en ont pas fini avec leur quête de légitimité. La Côte d'Ivoire, après - et malgré - avoir réussi à passer ce Mont Cameroun, a fait naître des espoirs encombrants. Faire tomber l'immense favori engage à certaines obligations de résultats, accéder en demi-finale de la CAN aussi. Cette victoire a certes déchargé les Eléphants d'un fardeau, mais a également condensé une attention que les Ivoiriens ont eu du mal, depuis le début, à gérer. «On nous a collé cette étiquette de favoris depuis le début, mais c'est une équipe encore jeune. Du coup, on a trop pensé aux résultats, pour peut-être oublier le jeu», explique Henri Michel, «là, le discours il est simple, il y a un match à venir, et il faut se focaliser dessus». «Il faudra tenter, oser, entreprendre... On est sur un pied d'égalité... Si je fais ce que je pense, cela pourrait marcher. Mais on a encore le temps d?y réfléchir. La nuit porte conseil», a révélé Henri Michel, qui pourrait donc procéder à des changements face au Nigeria. Ce dernier reste ? de l?avis des observateurs - cette équipe qui fait peur du fait qu?il est toujours considéré l?ogre du football continental. Les Super Eagles, qui recèlent dans leur effectif des attaquants de grand calibre à l?image de Martins, Utaka, Kanu et autres le jeune Nsoffor ? âgé de 18 ans seulement ?, devront se montrer, une nouvelle fois, dangereux, surtout qu?ils possèdent cette aptitude de bousculer ? en douceur ! ? n?importe quel adversaire en lui imposant un faux rythme. Une revanche qui date de 12 ans l Le match qui se disputera au stade Haras el-Hedood entre le Nigeria et la Côte d?Ivoire sera l'occasion pour l'équipe ivoirienne de prendre une revanche attendue depuis longtemps : en 1994, le Nigeria s'était imposé face aux coéquipiers de Gouaméné et Bensalah aux penaltys à ce même stade de la compétition.