Liberté : À quatre jours de la rencontre décisive face à la Côte d'Ivoire, comment se présente pour vous ce quart de finale de la CAN ? Yazid Mansouri : C'est un quart de finale très important pour la plupart des joueurs qui sont présents ici et dont certains disputent la première CAN de leur carrière. On le prépare dans une totale sérénité et tout baigne dans l'huile. Il existe une belle ambiance entre nous, c'est l'un des atouts-clés de cette équipe. Il va falloir être nous-mêmes comme on l'a fait durant les trois premiers matchs et garder cette dynamique au niveau des courses, des placements et de la combativité, parce que ce genre de paramètres est important pour nous. L'équipe aussi ne cesse de monter en puissance ? Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous. Il faut continuer sur cette lancée et concrétiser les occasions de but qu'on crée durant les matchs. Je pense qu'on sera au grand complet. Un seul but inscrit au premier tour. Ne pensez-vous pas que cela demeure nettement insuffisant par rapport au potentiel de l'équipe ? Oui, c'est vrai, et même léger par rapport au potentiel de l'équipe, l'essentiel pour nous, dans ce genre de compétition à trois matches, était la qualification et rien d'autre. Mais, il y a eu la manière dans le jeu. On a prouvé qu'on reste une belle équipe qui développe de très belles facettes de jeu. On manque un peu au niveau de la finition mais on a encore quelques jours pour se préparer et tout va s'améliorer avant la rencontre de la Côte d'Ivoire. Le Mali vient de protester officiellement auprès de la CAF, accusant l'Algérie et l'Angola d'avoir manigancé le match à leur détriment. Qu'en dites-vous ? C'est pure affabulation, il n'y a rien de vrai dans cette histoire. On a joué honnêtement notre match, sans tenir compte de quoi que ce soit. On n'a pas voulu se jeter dans la gueule du loup, car il y avait des calculs à faire dans ce match. On sentait cette fatigue, ajoutez à cela le très mauvais état du terrain qui nous a cassé les jambes, c'est tout. Je pense que n'importe quelle équipe à notre place aurait joué de la même manière. Pourquoi voulez-vous qu'on prenne des risques, alors que les deux équipes étaient qualifiées ? Il est vrai que le Mali reste une bonne équipe, mais ce sont les règles du jeu, il faut les accepter sportivement et arrêter les fausses polémiques. Quel constat faites-vous de ce premier tour par rapport à 2004 en tant que capitaine et l'un des plus anciens joueurs de cette équipe ? En 2004, on a entamé très fort la CAN avec ce nul face au Cameroun et cette victoire contre l'Egypte. En 2010, on a raté nos débuts, puis on s'est rebiffé et on est revenu de très loin. Par rapport à celle de 2004, qui n'était pas mal du tout et où l'on a joué beaucoup à l'énergie, en 2010, on est nettement plus forts au niveau du collectif ; y a pas photo. On ne va pas s'arrêter là, il faut être exigeant envers nous-mêmes et faire beaucoup plus d'une manière très sereine. Pensez-vous que cette équipe a les moyens d'aller loin dans cette CAN ? Oui, on dispose d'un bon staff technique et d'un très bon collectif de joueurs sans oublier l'apport du président de la fédération et des dirigeants qui sont avec nous et ne ménagent aucun effort pour nous mettre dans les meilleures conditions. Honnêtement, on a les moyens de faire sensation et d'aller loin pour atteindre les demi-finales. Si tel est le cas, vous savez que vous pourriez être confrontés à l'Egypte en demi-finale dans la ville de Benguela ? Ce sera une bonne chose, on peut faire un gros titre : “Nous revoilà.” Il ne faut pas brûler les étapes, on se concentre pour le moment sur notre prochain adversaire afin de préparer ce match dans les meilleures conditions et l'aborder avec tous les atouts. Optimiste Yazid ? Ah oui ! On ne craint aucun adversaire, on est prêt à aller jusqu'au bout dans cette merveilleuse aventure africaine.