Résumé de la 1re partie n L?enchanteresse Ghardaïa a aussi sa légende. Celle-ci a sa propre version des faits entourant l?origine de la ville. La légende raconte qu?il y a longtemps, très longtemps pour qu?on se rappelle la date exacte, il n?y avait rien à l?emplacement de Ghardaïa, juste une butte qui se détachait sur l?horizon, dans l?immensité aride du désert. Les caravanes qui venaient du Tell pour se rendre vers Ouargla, empruntaient la route. Parfois, elles faisaient une halte dans la région parce qu?il y avait, dit encore la légende, des points d?eau où on pouvait s?approvisionner. Un jour, une caravane passe par là. Comme la route a été longue et que les gens comme les bêtes commencent à se fatiguer, on marque un arrêt. Le chef de la caravane fait aux voyageurs les recommandations d?usage : «Ne vous éloignez pas, vous risqueriez de vous perdre dans le désert !» Parmi les gens du voyage, il y a une jeune femme d?une grande beauté. La légende ne dit pas pourquoi elle voyage et surtout pourquoi elle voyage seule. A cette époque, en effet, et aujourd?hui encore, les femmes, au Sahara, voyagent toujours accompagnées. Une version de la légende laissera entendre que la femme en question était enceinte et que sa grossesse était illégitime. Peut-être alors, sur ordre de sa famille, avait-on décidé de la conduire dans le désert pour la perdre. A l?époque, on mettait à mort les coupables mais on pouvait aussi les bannir, ce qui était une autre façon de les supprimer? Mais cette version est contestée et on pense que Daya ? c?est le nom que l?on donne à la femme ? était seulement en voyage. Quoi qu?il en soit, Daya a besoin d?eau et, prenant son outre, elle s?engage dans le désert à la recherche du précieux liquide. On ne sait pas si elle en a trouvé, mais voilà qu?au retour, elle n?aperçoit pas la caravane. Elle se dit qu?elle s?est trompée de lieu et elle revient sur ses pas, mais elle a beau tourner, elle ne parvient pas à retrouver ses compagnons. Elle s?affole et se met à crier : «Où êtes-vous, répondez-moi !» Elle va et vient, tombant toujours sur le même lieu. Elle en est sûre, c?est là, face à cette colline que se trouvait la caravane. «Je vous en conjure, crie-t-elle, dites-moi où vous êtes !» Mais personne ne lui répond. Et la malheureuse doit se rendre à l?évidence : la caravane est repartie, l?abandonnant dans le désert. Elle se jette sur le sable et se met à pleurer. «Mon Dieu, gémit-elle, que vais-je devenir, toute seule dans le désert ?» Elle est à la merci non seulement de la faim et de la soif, mais aussi des pillards qui écument le désert et qui peuvent surgir d?un instant à l?autre. A moins que les djinns qui hantent les immensités désolées ne s?emparent de son esprit et n?en fassent leur esclave. Après avoir longuement pleuré, Daya sèche ses larmes, se relève et part à la prospection des lieux où elle est désormais obligée de vivre en attendant qu?une caravane passe par là et la récupère. (à suivre...)