Emplacement n Ghardaïa s?est constituée autour d?une colline au sommet de laquelle se trouve une mosquée. Si le M?zab, et plus particulièrement Ghardaïa, sont devenus l?une des régions d?Algérie les plus visitées par les touristes étrangers, c?est parce qu?elle est aussi l?une des plus belles et des plus envoûtantes. Ghardaïa ? en berbère Tagherdayt ? est la capitale de ce M?zab enchanteur, caractéristique par son oasis verdoyante, son architecture unique au Maghreb, son système d?irrigation, son particularisme religieux et ses traditions millénaires. Ghardaïa est la cité la plus en amont de la vallée du M?zab. Située entre Laghouat et El-Ménéa, elle est au carrefour des échanges commerciaux, autrefois un lieu de passage des caravanes. Elle s?est constituée autour d?une colline au sommet de laquelle se trouve une mosquée. D?abord de dimensions modestes, la cité s?est développée au cours du temps, et on peut encore reconnaître dans son plan trois lignes de remparts l?ayant délimitée successivement avant qu?elle n?atteigne ses dimensions actuelles. La dernière ligne de remparts entourait, à une date encore récente, la ville qui déborde aujourd?hui largement son ancienne enceinte. Seules les portes qui donnent accès aux quartiers ont été conservées, à l?exception cependant de celle de la partie sud. Ghardaïa, c?est son marché, le souk, lieu d?activité commerciale, mais aussi point de rencontre de la population. Sur la place se trouvent des marchés secondaires spécialisés dans la vente de certains produits, comme la viande (souk el-lh?em) ou les légumes (souk el-khodra). Autrefois, des ruelles étaient réservées à chaque activité : dinanderie, broderie, tissage? Mais aujourd?hui, cette spécialisation a fortement régressé du fait de la diminution du nombre des artisans et l?abondance, sur le marché, de produits manufacturés importés d?autres régions du pays ou de l?étranger. Mais ce qui frappe à Ghardaïa, c?est l?architecture, la forme des maisons. Certes, la cité a beaucoup changé et des constructions modernes côtoient les anciennes, mais la ville a gardé son cachet traditionnel : texture serrée, ruelles tortueuses, maisons aux façades percées de meurtrières et chargées d?encorbellements par où, autrefois, on tenait la rue à portée des armes. Les vieilles maisons faisaient exclusivement appel aux matériaux locaux : la pierre, la brique crue, le sable et ce produit local, la timchet, une sorte de plâtre de couleur grise, tiré d?un gypse hydraté que l?on trouve en abondance dans la vallée. Le palmier, qu?on utilisait seulement après sa mort, fournissait les poutres et les appuis. Selon la tradition, Ghardaïa est la troisième ville construite au M?zab. Elle aurait été fondée en 448 de l?hégire (1058 ap. J.-C.), après El-Atteuf (Tajnint en berbère) fondée en 402 (1012) et Bounoura (At-Bunur), fondée en 437 (1019). Les populations qui ont fondé ces villes et les quatre autres de la vallée avaient fui Tiaret (Tihert), l?ancienne place forte des Ibadites, après que celle-ci fut tombée aux mains des Fatimides. Chaque cité a été fondée par un chef de tribu ou un religieux. Dans le cas de Ghardaïa, on en cite même trois : Baba Uljemma, Aïssa U?âlwan et Baba Saâd. Mais la légende a une autre version des faits? (à suivre...)