Portrait n Les femmes victimes de violence sont souvent jeunes, instruites, actives, mariées ou divorcées? Selon les conclusions de l?enquête menée par l?Institut national de santé publique en collaboration avec les ministères de la Justice, de la Jeunesse et des Sports, de l?Intérieur, de l?Emploi et de la Solidarité nationale, la Direction générale de la Sûreté nationale et des associations de défense des droits de la femme, les femmes victimes de violence sont «relativement jeunes, les 4 /5es d?entre elles ont moins de 45 ans au moment des faits. Elles sont plus instruites que la population générale : environ le tiers a fait des études secondaires et/ou supérieures (31,1%). Le pourcentage de femmes exerçant un métier est relativement important : près d?une victime sur cinq travaille à l?extérieur (19 %). Les femmes mariées ou ayant été mariées constituent environ les deux tiers de la population étudiée.» S?agissant des agresseurs qui ont pu être appréhendés, «ils semblent globalement peu instruits. Malheureusement, le niveau d?instruction ne semble pas être un frein à la violence, mais tout au plus lui confère-t-il un autre visage.» Ainsi, l?enquête, la première à être réalisée en Afrique sur le phénomène de la violence à l?égard des femmes selon des responsables du ministère de l?Emploi et de la Solidarité nationale, relève que les violences physiques sont commises en général par des hommes analphabètes, alors que les violences psychologiques sont souvent le fait de personnes instruites. La moitié des agresseurs était sans emploi au moment des faits, souligne l?enquête tout en précisant que les agressions ont lieu le plus souvent au domicile familial ou conjugal. L?agresseur peut être le mari, le frère, le cousin. Mais aussi le voisin ou une connaissance. Sur ce registre, l?enquête note que «l?émergence de la violence» de voisinage est, sans doute, le témoin de conditions de vie difficiles, mais traduit également les conflits dus à l?absence de respect des règles de gestion de l?espace commun. Pour ce qui est de la nature des violences, «celles-ci sont majoritairement physiques : plus des trois quarts des agressions signalées (77,2 %). Elles se manifestent essentiellement sous forme de coups et blessures volontaires», souligne encore l?enquête.