Résumé de la 1re partie n C?est sous les yeux émerveillés d?Ali que le miracle eut lieu : ce soir, la ville magnifique apparaît en une nuit. Elle s?appellera Ouargla. Et Ouargla, la porte du désert, la ville fortifiée, a vécu durant des siècles, derrière ses puissantes murailles, résistant aux conquérants, refoulant les envahisseurs? Elle a été, durant tout ce temps, gouvernée par des rois et des princes que la tradition évoque, mais dont elle a oublié les noms. Les uns étaient justes et bons, gouvernant le peuple selon les lois de Dieu, les autres, fiers et hautains, se sont comportés en tyrans. Mais comme on dit ici, tous, bons ou mauvais, finissent entre les mains de Dieu, Le Juge Suprême, qui sait récompenser les vertueux et punir les méchants. Parmi les souverains qui ont dirigé Ouargla, on cite un roi qui ne pensait qu?à une chose : dominer son peuple et s?assurer sa fidélité absolue. Il craignait que le peuple, qu?il opprimait, se retourne un jour contre lui et le renverse. Un jour, il réunit dans son palais tous les hommes de la ville et leur demande de lui prêter serment d?allégeance. «Jurez, leur dit-il, que vous me serez toujours fidèles !» Les hommes en ch?ur, s?écrient : «Sire, nous te serons toujours fidèles ! ? Jurez que vous me servirez loyalement ! ? Nous le jurons sire !» Il leur fait prêter ainsi plusieurs serments, puis il dit : «Jurez que vous m?obéirez aveuglément quelle que soit la chose que je vous demanderai de faire !» Les hommes jurent encore. Le roi les menace : «Prenez garde de manquer à votre parole ! Tout homme, ici présent, qui ne ferait pas ce que je lui dirai serait coupable de félonie et sera immédiatement exécuté, sans aucune forme de procès, par mes soldats ! Vous m?avez compris ?» Les hommes pâlissent : ils s?aperçoivent qu?ils viennent de se livrer, pieds et poings liés, à leur roi mais il est trop tard pour reculer. Ils répondent encore, en ch?ur : «Oui, sire, nous avons compris !» Le roi sourit, satisfait, d?avoir ainsi lié à lui ces hommes. Et sans tarder, il veut les mettre à l?épreuve. «Je veux, leur dit-il, que vous rentriez chez vous ! Que tous ceux qui ont, dans leur maison, un vieillard, père, mère ou aïeul, qu?ils l?égorgent aussitôt !» Les hommes sont si surpris par l?ordre qu?ils ne trouvent rien à dire. Ils se regardent, à la fois incrédules et épouvantés. «Vous avez bien entendu ce que j?ai dit ? dit le roi. Chacun d?entre vous doit égorger son père ou son aïeul ! Ce sera la preuve que vous respectez le serment que vous avez fait de m?obéir aveuglément !» Comme les hommes se regardent toujours incrédules, il crie : «Vous avez compris ? ? Oui, Sire», répondent les hommes, en tremblant. Et le roi les renvoie, leur donnant rendez-vous au lendemain. (à suivre...)