Position n Les Etats-Unis tirent 25% de leur énergie du nucléaire en dépit de leur importante richesse pétrolière. Les Iraniens ont absolument droit d?en faire autant, affirme M. Mottaki. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a affirmé, ce mercredi matin, que Téhéran n'avait «rien à cacher» et faisait preuve de «souplesse» pour résoudre la crise nucléaire. Lors d?un discours qu?il a prononcé à la clôture de sa visite de trois jours au Japon, le responsable iranien s?est dit confiant. «Nous n'avons rien à cacher», a-t-il assuré, ajoutant que «son pays s?est engagé à «respecter les inspections de l?Agence internationale de l?énergie atomique (Aiea) dans la transparence et à coopérer sincèrement avec elle». Au cours de son séjour, M. Mottaki, ancien ambassadeur iranien au Japon de 1995 à 1999, a défendu les «droits» de son pays à «une technologie nucléaire à des fins pacifiques» et répété que Téhéran n'avait pas l'intention de se doter de l'arme atomique. En outre, l'Iran a annoncé, dimanche, avoir conclu un accord de principe avec la Russie pour la création d'une société conjointe d'enrichissement de l'uranium iranien sur le territoire russe. Une convention conditionnée par l?engagement de cesser parallèlement les activités d?enrichissement sur son propre territoire. «Le plan russe est sur la table. En général, il est acceptable. Mais il y a des négociations pour les détails», a expliqué M. Mottaki, concernant l?accord en question. Le même responsable a mis en avant la «souplesse» de la position iranienne tout en souhaitant que le programme conjoint avec la Russie soit «aussi bref que possible». L'Iran s'efforce, ajoute-t-il, de jeter «un pont» entre son «droit à bénéficier de la technologie nucléaire à des fins pacifiques» et les inquiétudes de «certains pays sur ses activités. Les Occidentaux soupçonnent le programme nucléaire civil iranien de dissimuler un volet militaire, ce que Téhéran dément en gros et en détail. En annonçant la reprise de ses activités liées à l'enrichissement d'uranium en janvier dernier, Téhéran a déclenché une crise internationale majeure. «Les Etats-Unis tirent 25% de leur énergie du nucléaire en dépit de leurs énormes ressources pétrolières. Si c'est bon pour les Américains, pourquoi pas pour les Iraniens ?», a argué M. Mottaki, soulignant que les inspections internationales n'avaient jamais trouvé la moindre preuve impliquant l'Iran dans la fabrication d'armes nucléaires. Proche allié de Washington, Tokyo a néanmoins demandé «fermement» à Téhéran d'arrêter son programme d'enrichissement d'uranium. Le Japon, qui importe 15% de son brut d'Iran, entend profiter de ses relations traditionnellement bonnes avec Téhéran pour contribuer à désamorcer la crise nucléaire.