Comme on parle de symbolique des couleurs, on parle aussi d?un langage des couleurs : en fait les deux expressions se rejoignent puisque le langage est également défini comme un système de symboles. Qui dit langage dit parole ; la couleur, elle, s?exprime par trois éléments : la teinte, qui correspond à ce que nous nommons habituellement «couleur» (bleu, rouge, jaune?), la tonalité qui indique si la couleur est sombre ou claire et l?intensité qui se rapporte à l?éclat de la couleur (brillante ou terne). Les hommes réagissent différemment à ces caractéristiques, ce qui fait que l?on aime ou déteste la couleur d?un vêtement ou d?une chambre, qu?on est attiré par un tableau ou, au contraire, choqué. Les psychologues savent depuis longtemps, quelle influence peuvent avoir certaines couleurs sur les individus, notamment ceux qui souffrent de dépressions ou de maladies mentales : la couleur peut créer une atmosphère de détente ou, au contraire, augmenter l?anxiété. Les peintres, en jouant sur les nuances et la répartition des couleurs et les contrastes, savent rendre leurs ?uvres expressives : comme dans un livre, on peut lire de l?agressivité, de la tendresse, de la détresse, toute une palette de sentiments. Un vrai langage ! Certains mouvements artistiques contemporains se sont illustrés par l?usage des couleurs. Ainsi, c?est par des couleurs fugitives que l?impressionnisme crée l?illusion de l?instabilité du monde et des choses. Le fauvisme utilise des tons purs, dont la violence va faire scandale. Le tachisme, inventé par Gauguin, procède par des taches de couleur, éliminant les détails pour aller vers l?essentiel. Le cubisme, réagissant à la «sauvagerie» du fauvisme, représente sur un seul plan toutes les faces d?un motif, en privilégiant les camaïeux?