La psychologie moderne des rêves s'est toujours intéressée aux couleurs parce qu'ils sont révélateurs d'états psychiques, de sentiments et d'émotion. La couleur forme aussi, dans toutes les sociétés, celles du passé comme celles d'aujourd'hui, un immense réservoir de symboles dans lequel on puise les interprétations. En effet, si pour le physicien, la couleur n'est qu'une radiation lumineuse, perçue par l'œil, pour le commun des mortels, elle est surtout une réalité, qui empreint toutes les choses de la vie. En fait, les couleurs n'existent pas par elles-mêmes, elles ont toujours besoin d'un référant, c'est-à-dire d'une base matérielle pour se manifester à nos regards. Mais il n'y a pas que les supports matériels à porter des couleurs, celles-ci sont encore présentes dans le langage et les expressions. Ainsi, on dit une arme blanche pour les armes à lame, de la blanche pour l'héroïne, une peur bleue pour une peur intense, se fâcher tout rouge pour se fâcher sérieusement, rire jaune pour un rire sous contrainte, etc. Jusqu'aux prénoms qui portent la marque de la couleur : ainsi, en Algérie, Beïda, blanche, Lakhdar, vert, Lekhal, noir etc. Du point de vue physique, l'œil humain perçoit sept couleurs (les couleurs de l'arc-en-ciel) et plus de 700 teintes. Selon certains chercheurs, l'homme sera capable, dans l'avenir, de percevoir un spectre de douze couleurs et de distinguer d'autres nuances ! Mais les couleurs ne sont pas de simples vibrations : elles provoquent aussi dans le cerveau humain des réactions émotionnelles (on aime telle couleur et on déteste telle autre) et culturelles (on associe telle couleur à telle idée).