Résumé de la 2e partie n Dès son plus jeune âge, Hansi a plongé dans les bas fonds de la vie et du stupre. Il commence une autre existence derrière les barreaux. Les médias s'intéressent à ce phénomène : la première revue littéraire sortant de prison ! Dans sa cellule, Hansi écrit, écrit avec boulimie toutes sortes de textes, qu'il envoie partout. Des contes, des poèmes. On parle de lui à la radio, on l'interviewe, on lit ses textes, il commence à devenir un quasi-professionnel qu'on édite. Il a dépassé la trentaine lorsqu'il écrit une pièce de théâtre, la première, grâce à laquelle il obtient une bourse. Immédiatement il se lance dans son premier roman autobiographique, Le Purgatoire, qu'un éditeur allemand trouve excellent, publie, diffuse, et qui devient un best-seller. Il y raconte le long chemin de galère de son enfance, son grand-père ivrogne, sa mère putain, les copines de sa mère, le chien sauvage qu'il avait apprivoisé enfant, qu'il adorait et qui s'est enfui à jamais. Il y parIe de l'unique copain d'enfance, mort, qu'il n'a pas pu saluer à l'enterrement, chassé de l'église comme un bâtard qu'il était, un «fils de pute»... Le succès est énorme. Son réel talent, son style incisif, sa sensibilité lui gagnent les faveurs du milieu intellectuel viennois qui s'emballe pour cet écrivain sorti de la fange et toujours derrière les barreaux. Il fascine. Toute l'intelligentsia autrichienne, dite de gauche, prend fait et cause pour lui, mène campagne, et il est libéré après avoir accompli dix-sept ans de prison, quasiment en fanfare. Riche grâce à ses droits d'auteur, sachant manier le langage, il donne des interviews vêtu comme un jeune lord : costume blanc, chapeau d'artiste, n?ud papillon et mocassins immaculés. Séducteur, amant de jeunes femmes extatiques, il roule désormais en Mercedes, on l'invite partout, on l'attend partout. Il paresse un peu côté écriture : la célébrité l'emporte sur le travail. Encore une pièce de théâtre, mais la critique se fait tiède, alors il se lance dans une forme de journalisme professionnel qui rapporte. Il connaît le milieu, le bas peuple, le sordide, les bordels et les malfrats, il en parle : reportages sur la prostitution, sur la prison, sur le sexe. On lui demande des articles jusqu'en Amérique, à Los Angeles. Il entreprend une enquête pour un magazine sur «les trottoirs de Graz», obtient la collaboration de la police pour son article, interviewe même à la radio le directeur de la sécurité de Vienne. Et durant ce temps, des prostituées meurent, étranglées, étranglées, étranglées... La police interroge ses relations, apprend que les pratiques sexuelles de Jack consistent souvent à «jouer à étrangler» les femmes. Une prostituée révèle qu'un écrivain, affirmant se prénommer Walter, bien connu des filles du trottoir, était un habitué de l'une des victimes, et dans le journal de cette victime, Elfriede, retrouvé après sa mort, on peut lire : «Je suis allée chez lui aujourd'hui, rue Floriani, le mec aime bien les trucs avec les menottes, il m'a l'air un peu pervers, fier de ses tatouages...» Elfriede a été retrouvée étranglée dans un bois, en mars 1991, six mois après sa mort. Hansi était son client. Tout est allé très vite pour lui et l'ascension a été fulgurante. Comment ce modèle de réinsertion sociale, ce symbole de la réussite en prison peut-il devenir suspect numéro un dans une affaire de meurtres en série ? Personne ne veut y croire. Sauf la police. Pourquoi ? (à suivre...)