Finalité n L?impôt est une forme de solidarité nationale, qui doit servir à l?amélioration des services publics. Les contribuables ne semblent toutefois pas voir la question sous cet angle. Qu?ils soient petits commerçants ou grands opérateurs économiques, ils perçoivent le fisc comme une contrainte aux conséquences fâcheuses pour leurs affaires. «Les gens payeraient volontiers leurs impôts et ils seraient même acteurs des projets entrepris par leurs localités, s?ils étaient au courant de l?usage fait de leur contribution», estime M. El-Bay, vice-président du conseil supérieur du patronat. «Rien ne laisse croire que l?impôt payé par le contribuable est injecté, indique-t-il, dans l?objectif qui était à l?origine même de la création de cette contribution, à savoir l?amélioration du service public au profit des citoyens.» «L?opérateur économique est en droit d?attendre du service public des prestations de qualité», insiste M. El-Bay. Evoquant l?imposition fiscale, les contribuables déplorent l?injustice de l?administration concernée qui, selon eux, fait payer plus d?impôts aux petits commerçants. «Devant les lourdes charges fiscales, parafiscales et leur complexité, il est normal que les commerçants et les opérateurs économiques évitent de déclarer leurs revenus réels. Cette pression fiscale s?ajoute aux énormes problèmes bureaucratiques dont souffre le secteur privé», ajoute notre interlocuteur. Paradoxalement, ce sont les opérateurs les plus honnêtes qui sont, selon lui, le plus harcelés par les services fiscaux. Pourtant, le secteur privé «n?a pas besoin de tout ce harcèlement puisqu?on ne peut pas briguer un marché si l?on n?est pas à jour sur le plan fiscal et parafiscal», atteste-t-il. Par ailleurs, les petits contribuables désapprouvent le fait que les services fiscaux les mettent sur un pied d?égalité avec les grands opérateurs publics. Ces derniers n?appréhendent guère, en effet, le redressement fiscal avec l?idée de se retrouver dans des difficultés financières car de toutes les façons, ils ont toujours derrière eux le Trésor public pour redresser la barre. S?agissant des nouvelles mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2006, le conseil supérieur du patronat a tenu à faire remarquer qu?il espère voir les charges fiscales substantiellement allégées du fait qu?il existe, aujourd?hui, plusieurs taxes dont on explique difficilement la nature et qui se sont ajoutées à un fardeau déjà lourd.