Il manque quatre millions de médecins, infirmières et autres agents de santé pour répondre aux besoins mondiaux, dont 2,3 millions dans les pays en développement, estime l'Organisation mondiale de la santé. Selon le rapport annuel de l'OMS, publié hier vendredi à l?occasion de la Journée mondiale de la santé, 57 pays connaissent «une grave pénurie de personnel de santé» qui les empêche de vacciner les enfants, d'assurer les soins prénatals ou de traiter le sida, le paludisme et la tuberculose. Parmi ces pays, 36 sont situés en Afrique subsaharienne. L'OMS estime à 59,2 millions le nombre des travailleurs de la santé à temps plein. Mais ils sont concentrés dans les pays riches et dans les villes, et les pays pauvres pâtissent d'un exode des compétences, parfois organisé comme au Ghana ou aux Philippines qui forment des infirmières pour l'exportation. Beaucoup des décès provoqués par les maladies infectieuses et les complications de la grossesse et de l?accouchement pourraient être évités s?il y avait plus d?agents de santé. 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès aux soins élémentaires, souvent faute de personnel, rappelle l'OMS. Parmi les pays les plus touchés par la pénurie figurent l'Inde, l'Indonésie, la RD Congo, le Kenya, la Tanzanie et le Pérou.