Alors que la planète célèbre la Journée mondiale de la santé, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avertit et met en garde contre la pénurie d'agents de santé dont le rôle est de combattre les maladies prioritaires. En effet, et dans un rapport publié à l'occasion du 7 avril, date consacrée cette année au travail des agents de santé à travers la planète, l'OMS révèle une inquiétante pénurie d'agents de santé, estimée à 4,25 millions, dont des médecins, des sages-femmes, des infirmières, des pharmaciens, des dentistes et autres personnels d'appui. Un état de fait qui semble sérieusement compromettre les objectifs du millénaire. L'on explique ainsi, que partout dans le monde l'on a de plus en plus de mal à former, rémunérer et fidéliser le personnel en blouse blanche. Un amer constat dévoilé donc récemment dans «Le guide de l'action de sensibilisation sur le travail du personnel de santé» publié par l'OMS. L'on y étaye que pour 100 médecins africains qui exercent dans leur pays, 23 travaillent dans 8 pays européens. Actuellement, estime-t-on d'autre part, le nombre d'agents de santé actifs dans le monde est estimé à 59 millions environ. Il existe 39, 5 millions de prestataires de services de santé et les effectifs du personnel administratif et d'appui se montent à plus de 19,5 millions, selon les données de la même organisation. Alors qu' un préalable rapport qui établit l'état de la santé dans le monde pour 2006, montre que certains pays d'Afrique ou d'Asie qui comptent moins de 2,3 médecins, infirmiers, infirmières et sages femmes pour 1000 habitants, sont le plus touchés par ce phénomène. La couverture pour la vaccination anti-rougeole, par exemple, n'y atteint pas 80% alors que la présence du personnel qualifié à l'accouchement n'y est pas garantie. L'Afrique subsaharienne et l'Asie, auraient, à en croire ce rapport, besoin de pas moins de 2,36 millions de prestataires de services supplémentaires. Cette pénurie de personnel médical constatée, résulte, selon l'OMS, d'une grave carence en moyens de formation et souvent du manque d'établissements d'enseignement spécialisés. D'une façon générale ce tableau noir est loin d'être dégagé, à s'en référer aux données de l'OMS qui établit que les 1600 écoles de médecine, 375 écoles de soins infirmiers recensées dans le monde ne forment pas assez d'agents de la catégorie voulue pour répondre aux besoins des patients. L'autre phénomène relevé par l'OMS est que les pays développés puisent souvent de ceux qui le sont le moins pour pallier leurs propres manques en personnel soignant. En effet, est-il mentionné, dans les nations nanties, la demande d'agents de santé augmente à mesure que la population vieillit et que les affections chroniques gagnent du terrain. Pour répondre à cette tendance l'on fait alors appel à des agents qualifiés originaires de pays en développement ; ce qui ne fait qu'aggraver la pénurie dans ces derniers. Ainsi, l'étude de l'OMS démontre paradoxalement que ce sont les pays où les besoins relatifs sont les plus grands qui comptent le moins d'agents de santé. Par ailleurs, l'on signale que les déséquilibres régionaux propres aux pays, pénalisent pour beaucoup les habitants de l'intérieur et des campagnes qui bénéficient le moins de l'intervention de ce type d'agents. Enfin, l'OMS insiste qu'à la base de toute amélioration réside un traitement digne du personnel de santé, qui doit être motivé afin de mieux assurer ses missions.