Résumé de la 2e partie n L?inconnu arrivé au village s?avère être un cordonnier habile ; or le village n?a plus de cordonnier? Les vieux n?hésitent pas : ? Il faut le garder ! ? C?est le ciel qui nous envoie cet homme ! Depuis la mort du cordonnier, on doit se rendre dans les villages voisins pour les travaux et les réparations ! ? Il lui faudra un logis? ? Il reprendra celui de l?ancien cordonnier? Il n?a pas laissé d?héritier ! ? Et si cet homme était un bandit ? ? Nous finirons par le savoir et nous le chasserons ! La cause est donc entendue, il reste seulement l?accord de l?homme. On va donc le trouver et on lui fait la proposition. ? Je reste, dit-il. Le jour même, il occupe le logement de l?ancien cordonnier. Comme personne ne lui pose de questions, on ne sait pas d?où il vient ni ce qu?il a fait pour quitter son pays. On apprend juste son nom : Larbi, et pour tous, il devient Larbi le cordonnier. Il se révèle vite un adroit artisan. Il répare, en un tour de main les chaussures, les bâts, fabrique les ceintures, les courroies et taille même, quand on le lui demande, des savates et des sandales ! Bien entendu, il a enlevé ses hardes, s?est coupé les cheveux et taillé la barbe, mais il garde toujours un air farouche qui fait peur aux enfants. Quand il est arrivé, il avait la trentaine. Avait-il une famille ? Une épouse ? Des enfants ? Personne ne le savait. Et comme il n?en parlait jamais, on s?est dit qu?il était célibataire. Mais alors, pourquoi n?a-t-il pas eu l?idée de prendre femme au village ? Les braves gens, notamment les plus âgés, ne comprenaient pas ce célibat auquel il s?astreignait. Il faisait lui-même sa cuisine, lavait ses vêtements, nettoyait? Comment un homme pouvait-il supporter toutes ces tâches ? Sans oublier le besoin, pour un homme, d?avoir une compagne? Mais comme Larbi ne posait aucun problème, comme il ne dérangeait personne, personne ne lui faisait de reproche. C?est juste si, de temps à autre, quelque vieux lui lançait, en guise de boutade : ? Et toi, quand est-ce que tu te décideras à fonder un foyer ? Il répondait alors évasivement : ? Un jour? Mais ce jour n?allait jamais venir? Cependant, Larbi travaillait, et comme nous l?avons dit plus haut, travaillait bien. Sa notoriété devint telle qu?elle s?étendit aux autres villages. On venait de loin pour acheter ses chaussures et ses ceintures. Il s?enrichit, mais il n?a jamais fait étalage de sa richesse. Il resta dans la modeste maison que le village lui avait octroyée, il s?est toujours habillé modestement, a vécu sobrement? Les villageois, qui se méfiaient au début de lui, ont fini par l?adopter. (à suivre...)