Ils étaient des milliers de jeunes Algériens à avoir choisi d?émigrer, notamment pendant la décennie noire, croyant trouver, de l?autre côté de la Méditerranée, le paradis sur terre. La déception fut grande car c?est plutôt la misère qui les attendait et pour certains l?enfer. Si d?aucuns y sont restés de peur du qu?en-dira-t-on, d?autres ont préféré rentrer sans un regard en arrière. Durant la décennie noire que l?Algérie a vécue, des milliers d?Algériens, particulièrement des jeunes, sont partis à l?étranger. Fuyant l?insécurité et le chômage, ils sont allés à la recherche du bonheur, une quête qui s?avérera ardue. Aujourd?hui, les spécialistes en statistiques seraient incapables de donner le nombre exact de nos «exilés» ou de ceux qui ont finalement regagné le pays. Ces derniers surtout, déçus par la tournure des événements et la désillusion de l?exil, ont préféré revenir chez eux, refusant l?humiliation et le mépris et désapprouvant la hogra version française. D?autres, en revanche, qui se comptent par milliers, continuent de galérer en Europe. Leur avenir compromis, ils refusent de rentrer de peur du regard de la société. Ils préfèrent rester en France, ou ailleurs, malgré les conditions de vie très pénibles. Ils se nourrissent dans les restos du c?ur et dorment dans des centres sociaux. Et vive l?Abbé Pierre et Coluche ! Entre la misère à l?étranger et le retour au bled, malgré les pénibles conditions de vie, certains ont cependant choisi le retour avant qu?il ne soit trop tard. Faut-il parler de Samir qui n?a pas assisté à l?enterrement de sa s?ur, de Malek qui a raté celui de ses parents et de tant d?autres qui n?ont pu partager ni les joies ni les douleurs de leur famille ? La raison : ils n?ont pas de papiers pour rentrer. Ils attendent encore et encore?