Résumé de la 1re partie n Quand le petit Larbi est né, il y a une cinquantaine d?années, dans ce village de l?Ouest algérien, son prénom était déjà prêt depuis longtemps. ? Si c?est un garçon, avait dit sa grand-mère paternelle, ce sera Larbi ! La mère de l?enfant, Mériem, a aussitôt demandé : ? Larbi ? Pourquoi Larbi ? Je croyais qu?on devait reprendre le nom de mon défunt beau-père, Salah, que Dieu ait son âme ! ? C?est vrai, dit la belle-mère, mais il est mort il y a à peine trois ans, alors que le pauvre Larbi, lui, a quitté ce monde il y a maintenant près de vingt ans ! ? Qui est ce Larbi ? demande Mériem. ? C?est un cousin à mon défunt époux ! ? Il n?a donc pas d?enfant pour perpétuer son nom ? ? Si. Larbi a un fils, mais il a quitté la région depuis longtemps, personne ne sait s?il vit encore ou s?il est mort ! Et la belle-mère ajoute : il y a quelques semaines, j?ai vu Larbi en rêve, il m?a fait part de son intention de revenir? C?est certainement cet enfant qui va naître ! Mériem rapporte à Saïd, son époux, la décision de sa mère. ? Je ne suis pas d?accord, dit-il, il faut d?abord faire revivre le nom de mon père et si Dieu nous donne un autre enfant, nous le prénommerons Larbi, en souvenir du cousin ! Le jeune homme en parle à sa mère, mais la vieille femme tient à son idée : ? Ton père peut attendre ! ? Mais c?est mon père qui est prioritaire, proteste Saïd. Que diront les gens de la dechra quand ils sauront que je n?ai pas donné à mon premier enfant le nom de mon défunt père ? ? Ils diront ce qu?ils voudront ! Il faut commencer par le cousin de ton père ! Je l?ai déjà dit à ta femme : je l?ai vu en rêve et il m?a dit qu?il allait revenir ! ? Un rêve? ? Les rêves de ce genre disent toujours la vérité? Maintenant, si tu veux prénommer ton fils autrement, tu es libre? Mais gare à ce que rien de fâcheux ne lui arrive : tu te seras opposé à la volonté du Destin ! ? Je ne veux m?opposer à personne ! ? Alors prénomme ton fils, si c?est un garçon, Larbi? Donne la possibilité au cousin de ton père, qui est mort sans postérité, de revivre ! Saïd n?est pas superstitieux, mais les propos de sa mère l?ont quelque peu ébranlé. Et si en refusant de donner le nom du cousin à son enfant, il attirait le malheur sur lui ? ? Tu dois faire ce que te dit ta mère, lui dit Mériem qui, elle, est très superstitieuse. Saïd acquiesce : s?il naît un garçon, on le prénommera Larbi?Son père attendra qu?il ait un autre enfant pour lui donner son nom ! (à suivre...)