George W. Bush a dit, hier soir, à la presse, ce qu'il pensait vraiment d'elle, mais aussi un peu de lui-même, utilisant un double pour se parodier en président égrillard et incapable d'articuler un mot de cinq syllabes. Le moment venu de prendre la parole au dîner annuel très mondain donné par l'association des correspondants de la Maison-Blanche, M. Bush est apparu au côté de l'imitateur Steve Bridges, grimmé en autre George W. et voix pour un soir de la pensée profonde du président américain. «Me revoilà à un de ces dîners (...) Faisons semblant d'être content», traduisait son double, se lamentant de n'être pas encore au lit, tandis que M. Bush, réputé pour être un couche-tôt, commençait son discours par les formalités de rigueur pour les plus de 2 000 journalistes, personnalités du spectacle, de la politique, du sport... Le subconscient de M. Bush, connu pour sa syntaxe erratique : «Ces médias me tapent sur le système à toujours essayer de me mettre dans l'embarras en ne corrigeant pas ce que je dis». M. Bush : «C'est un très grand plaisir pour moi, comme pour Laura», Mme Bush. Le subconscient de M. Bush : «Elle est chaude, très caliente» (M. Bush aime parler espagnol). L'autodérision est quasiment imposée à M. Bush au dîner des journalistes, qu'il n'a jamais manqué depuis son élection. Il pratique les professionnels des médias à longueur d'année et veut donner ce soir-là une autre image que celle d'un président hostile à la presse de Washington, qui le lui rend plutôt bien. Les tabous de l'une des administrations les plus secrètes sont brisés, ou presque.