Débat n Les avis sont contradictoires entre les spécialistes (médecins, pharmaciens?) et les responsables qui sont derrière ces nouvelles mesures. Les uns et les autres avancent leurs arguments. Pour certains médecins, le manque de confiance à l?égard des pays qui fabriquent les médicaments génériques est le principal obstacle psychologique pour l?instauration d?une culture du médicament générique en Algérie. «Il est très difficile de convaincre un patient de renoncer à un médicament de molécule mère. C?est d?abord une question de mentalité. Le patient n?a plus confiance dans les produits locaux, et pas seulement pour le médicament», explique le Dr Salim R., généraliste à Alger. Ce dernier reconnaît que le patient continue de demander l?avis de son médecin concernant la marque et l?origine des médicaments qu?il va prendre, avant de les prescrire sur une ordonnance. Mais nombre de praticiens reconnaissent qu?ils n?ont pas été informés sur ce problème de générique, alors qu?ils sont tout simplement les prescripteurs. «La plupart des médecins ne connaissent pas encore les génériques disponibles sur le marché. C?est le pharmacien qui décide du type de médicament à donner : un générique ou un princeps», reconnaît un médecin intervenu récemment sur les ondes de la Chaîne III. Ce n?est pas l?avis d?un responsable au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, en l?occurrence M. Ghellab, qui a expliqué, lors de son passage dans une émission sur Canal Algérie, que les objectifs principaux de ce nouveau dispositif sont d?encourager l?utilisation du générique, de réduire la facture d?importation des médicaments et de maîtriser les dépenses. M. Ghellab s?interroge : «Je n?arrive pas à comprendre comment un malade préfère un médicament de molécule-mère qui coûte 2 000 DA, par exemple, à un générique qui fait dix fois moins cher, c?est à dire 200 DA et qui a la même efficacité et une qualité identique.» Pour les médecins prescripteurs, beaucoup de pays qui fabriquent le générique ne disposent pas d?une culture de laboratoire et la qualité de leurs médicaments est donc douteuse. Il s?agit de pays du Tiers-Monde qui se sont fait une réputation dans le domaine de la reproduction des médicaments fabriqués par les grands laboratoires mondiaux.