Escalade n Pour aller aux villages de la commune de Tamridjt, enchâssés et encastrés entre montagnes et ravins, à l'instar de nombreuses bourgades kabyles, c'est la règle : il faut marcher et prendre des chemins qui montent. Sur la route reliant Souk El-Tenine à Melbou, au niveau du premier virage, après le pont d'Assif Agouerionne, nous sortons de la RN 43 et tournons à droite. Le panneau «Tamridjt 12 km» indique que nous avons encore un trajet à faire. «C'est tout près», nous dit le chauffeur du fourgon. Dans une localité de taille moyenne, appelée Tizi Were, le véhicule marque un arrêt relativement long et quelques personnes montent. «Pendant la journée, il n'y a pas de travail dans cette direction ; les gens descendent le matin pour rentrer le soir.» Notre guide nous donne ainsi une information fort significative : les villages de Tameridjt seraient des lieux de repos. Après un bref silence, il dit : «Avant tout et avec fierté, nous sommes des paysans.» A la sortie du lieudit Bouhiane, un passager nous signifie que ce village se trouve à la limite de la commune. Peut-être est-ce une façon de nous souhaiter la bienvenue ? Les véhicules deviennent de plus en plus rares. Renseignement pris, nous avons dépassé Tizi Were où se trouve une carrière ; les passagers parlent de cette épaisse poussière qui émane de cet ancien chantier et qui étouffait toute la région vers le bas, avant que les citoyens obligent les autorités de l'époque à fermer l'ancienne carrière. Une source, El-Anser, est la fontaine traditionnelle de Lamadène ; «l'eau est douce et fraîche, on vient de loin pour en chercher», nous dit le chauffeur. Les virages se succèdent. La piste qui grimpe à flanc de montagne est une suite de tournants. Des sentiers languissants sillonnent les forêts déjà splendides. Outre leur beauté et leur authenticité, ils offrent de magnifiques circuits de randonnées de montagne. La végétation ne se contente pas des forêts et des jardins, elle avance pour engloutir l'étroite route. De là-haut, vous pouvez admirer la rivière d'Assi Aguerionne qui serpente, bordée de beaux jardins. Malgré un soleil très chaud ce jour-là, la brise est fraîche. S'agit-il d'une brise de vallée ou de rivière ? Personne ne le sait. Voilà une deuxième source, Thala N'trachocht, où l'eau limpide et glacée est abondante. Nous montons toujours, nous commençons à apercevoir au loin quelques indices de civilisation : éclairage public, un panneau de bienvenue, un modeste monument? et nous arrivons à Tamridjt-centre, chef-lieu de commune.