Des villages et hameaux de la commune de Melbou vivent depuis très longtemps le calvaire au quotidien pour cause du problème de transport. Aucun bus ne relie les quartiers et villages de Sahel, Tizi El Oued, Boulezazène, et d'autres hameaux au chef-lieu communal. Pour se déplacer à Melbou, des citoyens sont obligés de passer par Souk El Tenine pour ensuite prendre un autre bus. Les habitants espèrent voir au moins une ligne créée sur l'axe Tizi El Oued-Melbou qui connaît plus de mouvements, surtout en été car se trouvant sur une zone urbaine, et reliant les hameaux à l'image de Tarikt, Ahriq, Laaland, Tihmilt, Bouhiane. De plus, cet axe s'ouvre sur la RN 09 grâce au pont qui y existe et une route le reliant au village de Laâlam (commune de Tamridjet) est en cours d'ouverture. « Nous avons sollicité les autorités locales plusieurs fois pour une simple autorisation qui pourra mettre définitivement fin à ce calvaire, mais rien n'a été fait. Il s'agit bien d'une autorisation communale pour assurer la ligne Tizi El Oued-Melbou, en attendant que la direction des transports nous règle ce problème. Car cette ligne n'existe pas dans le programme ; elle doit être créée », déclarent des transporteurs qui se disent « prêts à assurer cette ligne ». A Tassefsaft, les habitants, ne bénéficiant que de quelques bus reliant leur village au chef-lieu communal, doivent prendre le bus au niveau de Melbou pour rejoindre Souk El Tenine. Pour le retour, dans l'après-midi, ils attendent des heures le passage d'un fourgon. La situation est semblable à Sahel où les habitants attendent durant des heures aussi au bord de la RN43 les bus roulant sur les deux axes Jijel-Béjaïa et Souk El Tenine-Ziama qui passent souvent surchargés. « Nous sommes dans les mêmes conditions que celles des années 80. Les mêmes moyens de transport, les mêmes problèmes de surcharge et rien ne semble avoir évolué. Au contraire, les bus, de marque Tata, sont dans un état de vétusté avancé et de plus en plus surchargés. On n'en peut plus, la vie de nos enfants est en danger », nous déclare un père de famille. A Boulezazène, les étudiants, les écoliers et les travailleurs qui se rassemblent à la fois chaque matin et soir devant l'arrêt des bus trouvent des difficultés à rejoindre leurs établissements scolaires et lieux de travail. « Après le départ des deux minibus desservant la ligne de Boulezazène-Souk El Tenine, ceux qui restent ont du mal à prendre en charge tous les usagers », nous disent des habitants dudit village qui notent que des transporteurs ont cessé d'activer parce que refusant de travailler avec le prix actuel de 10 DA. Pour rappel, ces transporteurs ont imposé une augmentation des tarifs de 5 DA il y a quelques mois de cela. Cependant, la qualité du service fournie est déplorable. Après l'intervention de la direction des Transports de Béjaïa, des transporteurs ont maintenu les anciens tarifs et d'autres ont choisi de changer de lignes, laissant la population à son sort. Par ailleurs, le transport scolaire n'est pas encore opérationnel. Les parents d'élèves refusent la nouvelle opération qu'a lancée l'APC de Melbou et qui consiste, pour rappel, en l'établissement d'une carte de transport qui coûtera 1000 DA pour toute l'année. Ceci parallèlement à l'application du prix de 5 DA pour un aller-retour pour les élèves de tous les paliers scolaires. Au problème de lignes de transport s'ajoute celui de l'absence d'abribus dans les villages. « Les abribus sont rarement posés par les autorités alors qu'ils sont aussi indispensables en hiver qu'en été » affirme un citoyen de Boulezazène qui fait remarquer qu'il n'existe même pas d'« arrêt officiel » au niveau de ce village. « L'actuel arrêt est implanté sur une propriété privée ; nous avons sollicité les autorités plusieurs fois, mais on nous fait que des promesses », ajoute-t-il.