Même si l'Algérie ne consomme que très peu de produits chimiques et de synthèse — sur les 8,2 millions d'hectares de surface agricole utile, moins de 6% reçoivent des engrais et des pesticides — nous ne pouvons pas dire que nous avons une agriculture biologique, un créneau pourtant très porteur en terme de rentrées en devises. Faisant partie de ces chantiers qu'on lance en grande pompe avant de les mettre entre parenthèses, l'agriculture biologique attend aujourd'hui qu'on veuille bien la relancer. Une opération pilote, sur laquelle les professionnels du secteur avaient placé tous leurs espoirs, a tourné au fiasco après que la tutelle (ministère de l'Agriculture) eut refusé de soutenir les agriculteurs ayant participé à l'opération. Cela fait aujourd'hui presque quatre ans que le projet a été lancé. Des séances de travail et de suivi, ainsi que des comptes rendus, devaient avoir lieu au fur et à mesure que le projet avançait. Malheureusement, rien n'a été fait pour l'instant. L'idée d'initier l'Algérie à l'agriculture biologique entrait dans le cadre de la relance du secteur de l'agriculture en général et ce, dans la perspective de l'ère de l'après-pétrole sur laquelle le président de la République est revenu, encore une fois, il y a quelques jours. Quoi qu'il en soit, l'agriculture biologique est un chantier inévitable à l'heure actuelle, et même si la première expérience a connu un faux départ, il est encore temps de se rattraper.