Il y a eu d'abord, au nord du Kef Al-Akhdar, au sommet d'un rocher, une forteresse entourée de ravins. Cette forteresse, qui portait le nom de Manzah bint al-Sult'an (Résidence de la fille du sultan) comportait, au centre, une citerne et un grand bâtiment qui devait servir, entre autres, de caserne et de magasin. Plus tard, sur les flancs de la montagne, a été construite une autre localité, entourée de remparts ; l'existence d'une source, appelée Aïn Yachir, a fait supposer, qu'il s'agissait là de la ville de Ziri. Des fouilles ont révélé, hors de l'enceinte, les vestiges d'un château en pierres dont le plan présente des similitudes avec le palais du calife fatimide à Mahdiya, en Tunisie. A deux kilomètres de là se trouvent les vestiges d'une troisième ville, Bénia, construite sur un terrain en pente et dont il subsiste plusieurs ruines, notamment une mosquée comportant sept nefs et quatre travées. Selon l'historien français William Marçais, il s'agit là de trois créations successives, qui marquent les étapes de la dynastie sanhadja des Zirides. Marçais pense que seule la deuxième localité a été construite par Ziri, non seulement à cause de la source qui porte le nom de Achir, mais surtout à cause du château, construit selon le même plan que celui d'al-Qayim.