Robinho avait à peine six ans quand les agents de Santos ont détecté son immense talent. Autant vous dire que les dirigeants n'ont pas tardé à lui offrir une place dans le centre de formation… «Il a toutes les qualités nécessaires pour me dépasser», déclarait récemment à son sujet un historique du Santos et de la Seleção, un certain Pelé. «Je n'aime pas trop les comparaisons, répond l'intéressé, forçant un sourire pour cacher sa gêne. Mais c'est une grande fierté d'entendre ça. Parce que Pelé, c'est Pelé. Il est unique, incomparable...» Après avoir réussi son entrée dans le football professionnel dans les rangs de Santos, Robinho a décidé de tenter sa chance en Europe. Il vient de boucler sa première saison dans les rangs du Real Madrid, deuxième de la Liga. Il y a un an, les supporters allemands ont pu découvrir l'arsenal footballistique du jeune Robinho à l'occasion de la Coupe des Confédérations de la FIFA. Avec le numéro 7 au dos, le petit Brésilien a enchaîné dribbles, démarrages et passements de jambes, contribuant dans une large mesure à la victoire de la Seleção. Aujourd'hui, il n'a qu'une seule envie : rééditer ce triomphe le 9 juillet prochain, lors de la grande finale berlinoise. Mais avec le numéro 23… Alors que tous les observateurs désignent son équipe comme favorite de la compétition, le Madrilène sait qu'il lui reste beaucoup de chemin à parcourir. Gai et jovial l Au fil des différentes compétitions qu'elle a disputées, l'équipe de Carlos Alberto Parreira a su développer une belle cohésion. «Nos rassemblements ne sont jamais tendus, personne n'est nerveux. Bon, évidemment, nous sommes très concentrés, mais le football est notre activité préférée et nous nous amusons beaucoup. C'est pour ça que nous sommes toujours heureux.» Les habitudes de ce groupe auraient de quoi décontenancer le sélectionneur le plus expérimenté. Parce que si vous imaginez que les 23 Brésiliens arrivent au stade en silence pour mieux se concentrer sur leur match, vous vous trompez dans les grandes largeurs. En fait, dans le bus, les joueurs refont le carnaval de Rio, tapant sur leurs agogos, caisses claires et autres tambourins pour faire résonner la samba. «Nous avons l'habitude de préparer le match en musique, c'est vrai. Et puis les blagues fusent, on n'arrête pas... Nous essayons de transmettre sur le terrain ce bonheur d'être ensemble que nous ressentons quand nous nous retrouvons», explique Robinho. Gai et jovial, le jeune homme se sent comme un poisson dans l'eau dans le cadre de la Seleção. «J'ai toujours été comme ça. Et puis je ne peux pas me plaindre : je fais ce que j'aime, c'est-à-dire jouer au football, et ma famille est en bonne santé. C'est un bonheur immense. Par nature, je suis toujours de bonne humeur. Et j'aime transmettre ma joie à mes amis.» Les yeux de Robinho brillent autrement plus fort quand on l'interroge sur son rêve le plus immédiat. «Je rêve de remporter la Coupe du monde. Je rêve aussi d'être élu meilleur joueur de la Coupe du monde, mais pour ça, j'ai encore du temps devant moi.»