La Seleçao affronte les Eléphants d'Afrique pour le compte de la deuxième journée du Groupe G, aujourd'hui à Johannesburg (19h30). La Seleçao affronte les Eléphants d'Afrique pour le compte de la deuxième journée du Groupe G, aujourd'hui à Johannesburg (19h30). Après sa victoire difficile contre la Corée du Nord (2-1), le Brésil peut prendre une sérieuse option pour la qualification, tandis que la Côte d'Ivoire a besoin de points, après son nul encourageant contre le Portugal (0-0). Le groupe «de la mort» revient aujourd'hui, avec une affiche toujours aussi alléchante, opposant le Brésil de Robinho à la Côte d'Ivoire de Drogba. Après avoir remporté son premier match sans convaincre face à une courageuse équipe nord-coréenne, les hommes de Dunga se savent attendus au tournant. Peu inspiré, offensivement décevant, et fébrile défensivement, le Brésil doit se rassurer avec ce match et retrouver son vrai visage. Et cela passe par un homme : Kaka. Le joueur du Real, blessé une grande partie de la saison aux adducteurs, n'a pas convaincu face à la formation asiatique. Avec sa prestation médiocre, les absences de Ronaldinho et Pato ont été regrettées. De plus, l'équipe très défensive de Dunga a peiné dans sa propre surface face aux Coréens. Mais contre la Côte d'Ivoire, les coéquipiers de Bastos auront à cœur de faire taire les critiques. Ils pourront notamment compter sur les dribbles magiques de Robinho, très en jambes lors du dernier match, ainsi que sur le Lyonnais Michel Bastos, lui aussi sous les projecteurs face aux Asiatiques. Même s'il s'agira d'abord de bien défendre face à l'équipe de Drogba, le Brésil pourrait toujours se fier à son attaque de feu. Dunga devrait donc reconduire le même onze de départ que face à la Corée du Nord. Maicon, Lucio, Juan et Bastos devraient former l'arrière-garde auriverde, avec Kaka aux commandes de l'attaque, composée de Robinho, Luis Fabiano et du Madrilène. Avec une victoire, le Brésil assurerait sa présence en huitièmes de finale. Qualification encore lointaine pour les hommes de Eriksson. Motivés, solides et tranchants, les compères de Gervinho ont agréablement surpris face au Portugal de Ronaldo. Malgré un score nul et vierge, les Eléphants d'Afrique sont en confiance après le premier match, joué pendant plus d'une heure sans leur guide, Didier Drogba. Blessé au bras droit, l'attaquant de Chelsea sera bien titulaire face au Brésil. La Côte d'Ivoire disposera ainsi de sa pièce maîtresse pour faire déjouer la Seleçao. Avec un Gervinho inspiré et un Salomon Kalou toujours aussi vif, l'équipe africaine dispose de toutes ses forces pour remporter la rencontre. Fort de son expérience en 2006, dans l'autre groupe «de la mort» (avec l'Ukraine, l'Argentine et les Pays Bas), et du vécu de son entraîneur européen Sven Goran Eriksson, les Ivoiriens peuvent tout à fait jouer un mauvais tour au Brésil, et par la même occasion, se relancer dans la compétition. Entre les dribbles brésiliens et la puissance africaine, ce Brésil-Côte d'Ivoire s'apparente comme le match le plus spectaculaire de ce premier tour de Coupe du monde. Les équipes probables : Brésil : Julio Cesar, Maicon, Lucio, Juan, Michel Bastos, Gilberto Silva, Felipe Melo, Elano, Kaka, Robinho, Luis Fabiano Côte d'Ivoire : Barry, Demel, K. Toure, Zokora, Tiene, Y. Toure, Eboue, Tiote, Gervinho, Drogba, Kalou --------------------------------- Pronostic : Brésil 2 - Côte d'Ivoire 2 Au vu des prestations des deux équipes lors de leur premier match, un match nul semble prévisible. Entre la fébrilité défensive brésilienne et la percussion ivoirienne, les filets devraient trembler à Johannesburg. Les Brésiliens, de par leur passé, seront assez rusés pour ne pas perdre ce match, malgré une forte domination ivoirienne. Julio Cesar : «Match plus ouvert face aux Ivoiriens» Le gardien du Brésil Julio Cesar a prévu vendredi un «match plus ouvert» contre la Côte d'Ivoire que lors de l'entrée en lice de la Seleçao dans le groupe B du Mondial-2010, une victoire laborieuse mardi face à une Corée du Nord très repliée (2-1). «Ce sera différent, ce sera un match plus ouvert, a dit le n°1 brésilien. La Côte d'Ivoire va plus jouer : ils ont besoin d'un bon résultat après leur nul» lors de leur premier match contre le Portugal (0-0). «A chaque fois qu'une sélection a joué de manière plus ouverte contre nous, nos joueurs offensifs Kaka, Robinho et Luis Fabiano en ont profité, en trouvant des espaces», a-t-il aussi observé. Concernant les Ivoiriens, Julio Cesar a dit que c'était une «sélection physiquement très forte. Il faudra faire attention aux contre-attaques, Dunga nous le dit et nous prépare bien». «Ils évoluent presque tous en Europe, et ils savent jouer, a déclaré pour sa part le milieu Julio Baptista. Ce sera très dur, on sera confrontés à du répondant, mais on va essayer de les neutraliser.» ----------------------------------- Les hommes à surveiller : Brésil : Robinho Il a été le joueur le plus dangereux du Brésil face à la Corée du Nord. Critiqué ces derniers temps en sélection, Robinho est en train de mettre tout le monde d'accord en Seleçao. Créatif, rapide et insaisissable, le joueur de Santos est le leader technique lorsque Kaka n'est pas en forme. Passeur décisif pour Elano contre les Asiatiques, Robinho pourrait une nouvelle fois être décisif contre la Côte d'Ivoire, par ses passements de jambes et autres dribbles. Côte d'Ivoire : Didier Drogba Blessé avant la Coupe du monde, remplaçant lors du premier match, Drogba fera son retour dans le onze de départ ivoirien face au Brésil. Son mental exemplaire, et son efficacité extraordinaire face au but sera l'atout offensif numéro un des Eléphants. Face au Portugal, Drogba avait créé la plus grosse occasion de la Côte d'Ivoire seulement quelques minutes après son entrée. Le Londonien pourrait bien ouvrir son compteur buts contre le Brésil. -------------------- Drogba : «Nous avons retenu la leçon» Arme offensive n°1 des Eléphants ivoiriens, Didier Drogba a d'ores et déjà gagné sa première bataille : jouer la Coupe du monde de la FIFA. Entretien exclusif pour la FIFA. Opéré du bras le 5 juin dernier, Didier Drogba est en passe de gagner sa course contre la montre pour assurer son rang en Afrique du Sud : après être entré en jeu pour presque 30 minutes contre le Portugal, l'attaquant vedette des Eléphants devrait être titulaire pour affronter le Brésil au Soccer City de Johannesburg. Meilleur buteur ivoirien lors des qualifications avec six buts, Drogba a déjà confirmé son statut de leader au sein d'un groupe qui loue en chœur son influence. Il lui reste désormais à être décisif sur la pelouse, son terrain de prédilection. Avant le choc face à la Seleçao, le Blue de Chelsea a accordé un entretien exclusif à la FIFA. Didier, Romaric nous confiait le mois dernier que quand les Eléphants décevaient, vous étiez un bouc émissaire. Cela vous blesse ou au contraire, cela vous motive ? Franchement, pour moi ce n'est pas un problème. Maintenant, en tant que capitaine je suis le représentant de cette équipe, donc ce n'est pas illogique que je sois le centre des attentions, surtout quand ça va mal. Je suis le leader charismatique de la sélection. Mais je vous dirai que quand on échoue, on le fait en équipe. Justement, la discipline collective affichée devant le Portugal, est-ce l'effet Sven Göran Eriksson ou une prise de conscience d'un groupe ? C'est l'effet Eriksson qui a induit cette prise de conscience. On a senti dans le groupe une émulation générale comme après notre qualification pour la Coupe du monde 2006. Le coach a su conforter cet état d'esprit très positif. Ces Eléphants sont-ils meilleurs que ceux d'Allemagne 2006 ? Oui, car nous avons appris nos leçons. Nous disposons d'une vraie identité collective, notre ligne directrice est beaucoup plus claire. On sait ce que l'on doit faire, et comment le faire. Nous avons aussi plus d'expérience, que ce soit individuellement ou collectivement. Chacun a plus de vécu en club et le groupe s'est mentalement renforcé depuis quatre ans. On a une plus grande histoire commune. Vous allez pouvoir être à 100% dimanche ? Je pense que tout le monde a vu contre le Portugal que j'ai donné le meilleur de moi-même. A partir du moment où j'entre sur le terrain, j'oublie ma blessure et la douleur. Je n'ai peur de rien, je me sens vraiment bien, physiquement et mentalement. Je suis heureux d'être là et de jouer au football. Vous avez déclaré un jour que Nelson Mandela avait eu un gros impact dans votre vie. Jouer aujourd'hui dans son pays représente-t-il quelque chose de spécial ? C'est vraiment un immense honneur d'être là. A l'école, on m'a enseigné l'histoire de l'Afrique du Sud, la période de l'apartheid et le rôle que Nelson Mandela a joué pour le peuple africain dans son ensemble. Etre ici, avoir eu la chance de le rencontrer, de discuter avec lui, j'en suis extrêmement fier. Time Magazine vous a placé dans sa liste des 100 personnalités les plus influentes dans le monde. En grande partie en raison de votre impact en Côte d'Ivoire lors de la guerre civile. Qu'en pensez-vous ? C'est difficile de parler de moi-même, surtout sur ce sujet. Dans les limites de ce qui m'est possible, je fais de mon mieux pour servir mon pays, et même le continent africain dans son ensemble. J'essaie de les représenter du mieux que je peux, c'est important. Mais bien sûr, être dans cette liste est une immense fierté et une expérience exceptionnelle. Ce n'est quand même pas un peu surréaliste pour un joueur de football ? Je ne sais pas. Mais les messages qu'on a envoyés pour plaider la fin de la guerre civile ont été très importants. Je crois que tout le monde ne réalise pas l'impact du football dans le monde, c'est énorme. Etre un joueur connu et avoir la possibilité d'être écouté quand vous parlez est très important.