«Toutes les études épidémiologiques révèlent la gravité du fait des complications respiratoires», a déclaré Cherif Rahmani, ministre de l?Environnement et de l?Aménagement du territoire, lors d?une conférence de presse animée lundi au niveau de son département. En effet, l?enquête nationale réalisée dans les années 1990 par l?Institut national de la santé publique soulignait déjà que les maladies respiratoires touchaient 27% de la population globale. Plus de 353 600 cas sont atteints de bronchite chronique dont 1 522 de façon permanente alors que 15% des enfants de 0 à 5 ans meurent d?infections respiratoires aiguës. En 1995, à titre d?exemple, il a été enregistré 1 283 décès. Sur le plan économique, il s?est avéré que ces pathologies liées à la pollution de l?air que nous respirons engendrent des surcoûts importants pour la collectivité. Ils sont de l?ordre de 15 millions de dollars US par an, soit 0,04 % du PIB. «Ces chiffres pourraient être revus à la hausse si des mesures d?urgences n?étaient pas prises.» A cet effet, M. Rahmani a fait part de la stratégie que son département tient à adopter. Il s?agit de bien informer le citoyen sur les dangers qu?il encourt du fait de la pollution. «Ensuite, il faudra passer à l?acte.» Le ministre de l?Environnement a dressé une liste des mesures que son département prendra au cas où des pics de pollution atteindraient un seuil critique. Il s?agit de «réduire, voire procéder à l?arrêt du fonctionnement des installations fixées dans le périmètre géographique de l?agglomération et dont les émissions contribuent à la pointe de pollution». Une mesure qui, selon M. Rahmani, a déjà été prise, puisqu?une usine de maïserie à Tlemcen a été interdite de production. Depuis, ses gérants ont fait des efforts significatifs en matière de respect de l?environnement. Une liste des installations concernées par ce genre de mesures a également été dressée. Il s?agit, entre autres, de cimenteries, des raffineries de pétrole, des industries métallurgique et sidérurgique, des centrales électriques et des incinérateurs d?ordures. Outre ces mesures, le ministre a rappelé qu?une loi relative à la protection de l?environnement, dans le cadre du développement durable, vient d?être publiée au Journal officiel de la République algérienne n°43 du 20 juillet 2003. Cette loi consacre des dispositions spéciales à la pollution de l?air que nous respirons. Ainsi, selon M. Rahmani, la qualité de l?air fait partie aujourd?hui des problèmes préoccupants au niveau international. «En Algérie, ce sujet doit bien être mis en évidence pour le salut du citoyen.»