Résumé de la 26e partie n En se blessant, John Haigh lèche sa blessure et découvre le goût du sang. Un rêve le pousse à en boire... Il est dans la rue et s'apprête à rentrer chez lui quand les sirènes, annonçant un bombardement imminent, retentissent. «Vite, aux abris !» Mais les abris sont loin de là et il est paniqué à la vue des gens courant dans tous les sens. Il n'aura certainement pas le temps de rejoindre un abri. Alors, il se jette dans la porte cochère d'une maison et se tient immobile, les yeux fermés. Il entend les bombes tomber, les cris des blessés et des mourants. Il ouvre les yeux et aperçoit, gisant sur le sol, dégoulinant de sang, le corps d'un homme. Il le regarde, fasciné et, sans se rendre compte de ce qu'il fait, il avance vers lui. Il va se pencher sur le corps quand un passant vient vers lui et s'exclame : «Il est mort !» Comme il ne bouge pas, l'homme le tire en arrière. «Ne restez pas là, l'alerte n'a pas été levée, d'autres bombes peuvent tomber ! Il faut vous mettre à l'abri !» L'homme l'entraîne vers un abri. Au même moment, des bombes tombent. Mais John ne pense pas au danger auquel il vient d'échapper : il ne pense qu'au corps plein de sang. Et s'il s'est penché vers lui, c'était dans l'intention de goûter à ce sang comme dans le rêve qu'il a fait. Il y aura d'autres bombardements et d'autres cadavres et il tentera de nouveau d'en goûter, mais à chaque fois, il y aura un empêchement et il ne pourra pas boire le sang d'un autre. Quand cette envie le prendra, il se coupera et léchera son propre sang. Mais les choses ne vont pas tarder à changer. Un soir, après avoir erré dans les rues de Londres, il s'apprête à rentrer chez lui quand il entend une voix l'appeler : «John, John !» Il croit que c'est pour quelqu'un d'autre. Mais le jeune homme qui appelle fait des signes dans sa direction. Il ne tarde pas à le rejoindre. «John, tu ne me reconnais pas ? — Non, dit-il, surpris que quelqu'un le connaisse. — Je suis William, William MacSwan, nous avons été à l'école ensemble !» L'école, c'est loin dans ses souvenirs, mais en faisant un effort, John se souvient de William. Il se rappelle surtout que ce garçon était un solitaire comme lui et que, contrairement aux autres, il ne se moquait pas de lui. Il n'était pas son ami – parce qu'il n'avait pas d'amis — mais au moins, il ne l'a pas fait souffrir ! «Je te reconnais», dit John. Et il lui tend la main. (à suivre...)