Résumé de la 25e partie n John Haigh se marie et quitte sa famille, avec l'intention de commencer une vie nouvelle, mais il commet une escroquerie et fait de la prison. Entre-temps, sa femme le quitte. Le voilà de nouveau seul. Il n'y a plus personne pour s'intéresser à lui. Il commet une nouvelle escroquerie et, cette fois-ci, il est condamné à une peine plus longue : quatre années. Quatre années d'enfermement au cours desquelles il ne recevra aucune visite, même pas celle de ses parents ! De toute façon, son père lui a toujours prédit la prison et l'échafaud, alors, il valait mieux pour lui qu'il ne vienne pas le voir : il l'aurait assommé de ses sermons ! Les geôliers et ses codétenus le maltraitent. Il se renferme sur lui-même et, quatre ans après, c'est un homme aigri, plein de haine et de rancune pour ses semblables, qui retourne dans la société. Une société bouleversée, à cause de la guerre. Il va chercher refuge à Londres, se terrant dans les abris à chaque fois que les sirènes donnent l'alerte d'un bombardement. Il a une peur bleue des bombes qui détruisent les maisons et causent de nombreuses victimes. Un jour, alors qu'il se peigne avec une brosse à cheveux aux dents métalliques, il se blesse à la main. «Je léchais mon sang, raconte-t-il dans sa confession (publiée par Roger Vadim), et ce fut une révolution dans tout mon être. Cette chose visqueuse, chaude et salée, que j'aspirais à fleur de peau, c'était la vie même.» Cette expérience le marque à tel point qu'il veut la renouveler. Il se coupe et lèche de nouveau son sang. «A Pâques 1944, raconte-t-il, j'eus un accident d'auto. J'avais une profonde blessure à la tête. Le sang coulait le long de mon visage jusque dans ma bouche. Ce goût réveilla tout en moi, d'une façon décisive.» Mais c'est un rêve qui va décider de sa vocation de vampire. «Cette nuit-là, j'eus un rêve terrifiant. Je voyais une forêt de crucifix qui se transformaient en arbres. Je crus voir d'abord de la rosée ou de la pluie dégoutter des branches, mais en approchant je compris que c'était du sang. Soudain la forêt tout entière se mit à se tordre et les arbres ruisselèrent de sang. Il suintait sur les troncs, il tombait des branches. Je vis un homme qui allait d'arbre en arbre recueillir le sang. Quand la coupe qu'il portait fut pleine, il s'approcha de moi et me dit : ‘'buvez !''» Il ne connaissait pas la personne qui s'est adressée à lui, mais il boit et il trouve le liquide si savoureux qu'en se réveillant, il en a encore le goût dans la bouche et surtout cette sensation de chaleur intense qu'il a éprouvée dans le rêve. Désormais, il ne pensera plus qu'à une chose : renouveler cette expérience, boire du sang... Non pas son propre sang qu'il recueille des blessures qu'il se fait, mais le sang des autres, un sang qui doit couler à flots pour pouvoir étancher cette soif qui le dévore. (à suivre...)