Aveu n «A mes débuts de professeur, je percevais un salaire mensuel de 800 DA. Croyez-moi, je comprends la situation dans laquelle se trouvent mes camarades, les professeurs». C'est l'entrée en matière qu'a choisie le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, invité du forum de l'Entv, hier, pour aborder le sujet des professeurs grévistes. Préférant éviter le sujet durant son allocution, il sera vite rattrapé durant les débats. «C'est parce que je suis confiant que je n'ai pas parlé de ce sujet», dira-t-il. Ainsi, les professeurs, selon lui, feront leur possible pour rattraper le retard accusé du fait du débrayage observé dans certaines universités à travers le territoire national. A cet effet, le ministre minimisera l'ampleur des dégâts vu que «six universités sur les soixante que compte le pays ont connu des perturbations». Les six sont d'ailleurs, selon lui, des instituts qui ne comptent pas un grand nombre d'étudiants. «18 000 pour l'UsthB Bab Ezzouar et 600 pour l'Institut d'agronomie, alors que d'autres universités en comptent 100 000», dira-t-il. Concernant le retard dans la programmation et les examens, M Harraoubia affichera son assurance quant aux efforts qui seront fournis par les professeurs pour remettre les pendules à l'heure. «J'en veux pour preuve, les promesses faites dans leur communiqué.» En attendant, cette situation influe négativement sur le moral des étudiants qui voudraient terminer l'année sous de bons auspices, sans oublier, bien sûr, les lycéens qui passent en ce moment leur baccalauréat. Ces derniers seront près de 300 000 à prendre le chemin de l'université lors de la rentrée prochaine. «Je rassure nos élèves, puisque la rentrée se fera dans des conditions normales», dira M. Harraoubia concernant ce point tout en précisant que pour le compte de la rentrée 2006-2007, et c'est une première, le nombre de places pédagogiques dépassera le nombre d'étudiants. Un aspect positif que le ministre mettra à l'actif des efforts fournis par les pouvoirs publics depuis près de sept ans. Ainsi, au cours de cette période, il a été réalisé plus d'établissements universitaires que durant les 35 années qui ont suivi l'indépendance. Idem pour les places pédagogiques puisque «nous avons réalisé 124 300 places en sept ans avec un taux de plus de 130 %», dira le ministre. Rappelons que le nombre d'étudiants en Algérie est passé de 2 000 en 1962 à plus de 850 000 en 2006. Côté professeurs, ils sont 27 000 en 2006, alors qu'ils ne dépassaient pas les 300 à l'indépendance. Avant l'année 2010, l'Algérie comptera un million quatre cents étudiants. l Une prime de 100 000 DA sera attribuée à chaque professeur qui encadrera un étudiant préparant une thèse de doctorat. l Les étudiants qui ne trouveront pas d'encadreurs bénéficieront d'une bourse à l'étranger.