De nouvelles mesures importantes concernant le secteur de l'université ont été prises par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C'est ce qu'a indiqué hier, Rachid Harraoubia, premier responsable du secteur, lors de l'organisation de la conférence nationale des universitaires. Ces dispositions visent à renforcer, selon le ministre, l'encadrement universitaire. « Encadrement qui demeure le pivot sur lequel repose le succès de toute réforme », a-t-il dit. Les enseignants, dans la diversité des statuts et des grades, sont les premiers concernés par ces mesures compte tenu du déficit qui se pose en la matière. Cependant, pour l'application correcte de ces diverses mesures, le ministère a adopté une démarche consistant à associer les principaux concernés dans l'élaboration de la vision et la mise en œuvre des mécanismes arrêtés. Le ministre a annoncé la parution d'un nouveau décret instituant une prime d'encouragement conséquente au bénéfice des professeurs de l'enseignement supérieur et des maîtres de conférence assurant l'encadrement du doctorat. Le montant de cette prime est fixé à 100 000 DA, pour chaque thèse de doctorat soutenue dans les délais réglementaires. Cette prime n'est toutefois pas exclusive du bénéfice de la prime d'encadrement des travaux universitaires qui reste en vigueur. Cette initiative, de l'avis du ministre, permettra, d'un côté, aux maîtres assistants de soutenir leur thèse dans les délais impartis et de bénéficier d'une promotion rapide et, de l'autre, consolidera les efforts des enseignants encadreurs. Avec cette nouvelle donne, il est prévu la soutenance de près de 2600 thèses de doctorat dans les cinq années à venir. L'autre disposition porte sur la mise en place d'un arrêté interministériel organisant les congés scientifiques au profit des professeurs et des maîtres de conférence et fixant les montants des primes allouées dans ce cadre. Cette démarche signifie que tout professeur et maître de conférence peut, conformément au mécanisme qui sera institué dans ce sens en concertation avec les concernés, bénéficier d'un congé scientifique pouvant aller jusqu'à une année complète auprès d'une grande université étrangère dans le but d'actualiser ses connaissances et d'acquérir de nouvelles compétences. Les enseignants touchés par cette formule conserveront, durant leur congé scientifique, le traitement au niveau des établissements d'origine et disposeront en plus d'une prime mensuelle de 130 000 DA pour les professeurs et de 110 000 DA pour les maîtres de conférence, ce qui équivaut à près de 1700 dollars mensuels pour la première catégorie et 1400 dollars pour la seconde. La mesure est applicable dans l'immédiat pour ce qui est des soutenances en doctorat. Le départ en formation est prévu pour la prochaine rentrée universitaire, et ce, pour laisser le temps à la communauté universitaire de se préparer et aux concernés de mettre en place les critères appropriés. Afin de faire face aux défis en matière d'amélioration de la qualité de l'encadrement, le ministère a mis en place « un programme exceptionnel » au profit des maîtres assistants qui finalise les thèses. Ce programme, qui s'étale sur cinq années, comporte la mise à la disposition de ce corps de 400 bourses nationales de formation à l'étranger dont la durée varie entre une et trois années, auxquelles viennent s'ajouter 120 bourses de coopération par année. Les enseignants admis à cette formation gardent le bénéfice durant leur détachement mensuel au sein de leur établissement et disposent, en outre, d'une bourse mensuelle évaluée à près de 84 500 DA. L'objectif de ce programme est la formation de 2600 enseignants titulaires du doctorat à l'horizon 2009. Ces dispositions d'après le ministre viennent renforcer celle prise au début de la rentrée universitaire, à savoir le déplacement des heures complémentaires hebdomadaires autorisées à titre d'encouragement des enseignants universitaires afin de permettre le renforcement de l'encadrement pédagogique, notamment dans les spécialités qui souffrent d'un déficit important dans le domaine. Il y a eu également une tentative de réorganisation des carrières professionnelles par la promotion des enseignants titulaires d'un doctorat d'Etat au grade de maître de conférence, sans passer par la commission universitaire nationale (CUN). M. Harraoubia est convaincu que cette série de mesures permettra au secteur de mettre en place un véritable plan de formation des formateurs après le parachèvement du dispositif réglementaire relatif à la dynamisation de la postgraduation, à la création et la généralisation des écoles doctorales. Dans ce sens, le ministère fera appel à la communauté universitaire installée à l'étranger. Il y a eu aussi la révision du mode de sélection des étudiants titulaires d'un diplôme de graduation, candidats à une bourse de formation à l'étranger de longue durée, par l'organisation d'un concours transparent et crédible. Des conférences régionales regroupant les doyens des facultés, les directeurs des instituts ainsi que les présidents des conseils scientifiques de ces établissements seront organisées afin de mettre au point des modalités pratiques à même de permettre la concrétisation de ces objectifs. Les participants aux conférences sont également appelés à définir la typologie des infrastructures et des équipements qui seront réalisés dans le cadre du plan quinquennal. Il reste que, lors de sa conférence, le ministre a refusé de communiquer le montant de l'enveloppe allouée par l'Etat à ce nouveau plan qui s'étale sur cinq années. Le ministre n'a pas nié que la somme est importante et que son ministère n'a qu'un seul budget. Ces mesures, prises en concertation avec le chef du gouvernement et le ministre des Finances, s'inscrivent dans le cadre du projet de réforme du système universitaire.