Un centre de traitements des addictions d'Amsterdam s'est ouvert aux adolescents accrocs aux jeux vidéo, répondant ainsi à l'explosion des appels à l'aide de parents prêts à payer cher pour que leurs enfants guérissent de cette dépendance de l'ère numérique. «A l'école, j'étais le gros que personne n'aimait. Alors, en rentrant chez moi, je me mettais devant mon ordinateur et je jouais». Douze ans après avoir reçu son premier ordinateur, Tim, 21 ans, passait 20 heures par jour à jouer à des jeux vidéo. Des jeux de guerre, violents, parfois néo-nazis. «Tirer sur des gens, viser leur tête, rouler en tank sur des maisons... c'était ma réalité. Quand je vois une manette de jeu, ça me chatouille encore dans les doigts», raconte-t-il aujourd'hui, après un mois de traitement à la clinique. Pour tenir le rythme, Tim s'est mis aux drogues. «Coke, hasch, ecstasy : je prenais de tout. C'était mon rituel» témoigne-t-il. «Ma chambre était un champ de ruines. Sur le sol, des emballages de pizza, des bouteilles vides. Les volets étaient toujours baissés (...) je ne me levais même plus pour aller au toilettes : j'urinais dans une grande bouteille tout en continuant de jouer». Ses parents étaient tétanisés devant ses accès de violence. Et Tim, 139 kilos, était bien trop fort pour qu'on n'ose lui faire la leçon. «J'ai eu mon diplôme de commerce, mais je n'allais jamais en cours. Et ce sont mes parents qui faisaient mes devoirs», confie-t-il. Mais il y a un mois, ces mêmes parents ont dit : «Assez! Maintenant, c'est la clinique ou la rue». Tim est ainsi devenu le premier soigné pour addiction aux jeux vidéo. L'établissement accueille des alcooliques, des cocaïnomanes, des boulimiques ou des joueurs compulsifs. La plupart de ces «clients» viennent de l'étranger. Ils paient cher pour une thérapie de groupe à l'encadrement intensif, mais la direction reste évasive sur les tarifs. «Cela dépend de leurs revenus».