Conséquence n La restauration des malades dans les hôpitaux du sud du pays bute sur plusieurs contraintes qui se répercutent négativement sur la qualité de la nourriture des patients. C'est ce qu'a mis en exergue Biane Bousmaha, du secteur sanitaire de Timimoun (wilaya d'Adrar), qui a axé son intervention sur «les circuits et chaînes alimentaires à l'hôpital (expérience publique)». D'emblée, M. Biane dira que le problème qui se pose en matière de restauration et d'hôtellerie dans les hôpitaux est le manque d'hygiène. Mais à ce constat — valable pour les hôpitaux du Sud et du Nord — s'ajoute la contrainte du circuit alimentaire. En effet, le communicant a expliqué que les aliments font un très long trajet pour arriver dans les hôpitaux du Sud. «Nous recevons tout du Nord, les fruits et les légumes sont acheminés dans des conditions déplorables, sans aucun respect des normes de transport des aliments qui nous arrivent, après trois ou quatre jours de trajet, complètement dégradés, la température n'ayant pas été respectée, les fruits et légumes sont flétries ou surgelés quand c'est un camion frigorifique qui a été utilisé pour le transport, ce qui se fait rarement», a affirmé le conférencier. Concernant les viandes, il dira que la viande bovine n'étant pas appréciée par les habitants du Sud, celle ovine coûtant excessivement cher et la viande congelée n'étant pas utilisée par mesure de sécurité, on se rabat sur la viande de chameau. Mais si cet animal permet d'obtenir un produit frais et peu coûteux, il n'en demeure pas moins que sa viande, du point de vue nutritionnel, n'est pas riche, déplore M. Biane. Ce qui peut se répercuter sur la convalescence du malade qui a besoin de bien manger pour reprendre des forces. Par ailleurs, un autre aliment est complètement supprimé des menus des patients hospitalisés dans les hôpitaux du Sud. Il s'agit du poisson ; un autre nutriment important absent des repas déjà peu riches. M. Biane explique que cette mesure a été prise par soucis de préservation de la santé du malade de toute éventuelle intoxication. Il note que du poisson en conserve est parfois servi mais cela reste insuffisant. Par ailleurs, une fois la nourriture parvenue dans les hôpitaux du Sud, elle n'est pas à l'abri de la détérioration en raison des fréquentes coupures d'électricité qui, lorsqu'elles durent longtemps, ont pour conséquence la décongélation donc la destruction d'aliments conservés dans les congélateurs. Pour l'intervenant, il est primordial de revoir le circuit de distribution des aliments pour les hôpitaux du Sud.