Avec l'entrée en vigueur le 30 juin d'une circulaire interdisant aux visiteurs de donner de la nourriture aux personnes hospitalisées, c'est tout un mode de fonctionnement qui sera appelé à être revu dans nos structures sanitaires. Un séminaire national a eu lieu justement sur la question. C'est ce qui ressort des interventions des médecins des hôpitaux d'Alger, de Tizi Ouzou, de Blida, d'Adrar… qui ont pris part, à la fin de la semaine écoulée, à un séminaire national sur la restauration et l'hôtellerie au niveau des hôpitaux. La rencontre, organisée par le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, a été l'occasion d'établir un état des lieux au niveau des services d'hospitalisation. Constat amer que celui fait par les participants, qui ont déploré la non-application des normes d'hygiène dans la préparation des repas des malades, l'absence de personnel spécifiquement affecté à la distribution des repas avec une tenue appropriée, le manque d'humanisme dans les relations infirmiers-patients, l'absence de formation du personnel affecté à la restauration… Au plan hôtellerie, la situation est loin d'être reluisante. Dans un service hospitalier, on ne peut que constater la saleté des matelas et de la literie ainsi que la corrosion des lits métalliques des malades. Ces conditions repoussantes créent une anxiété chez le malade, ce qui ne contribue point à sa guérison, ainsi qu'une réaction chez les parents des patients. En effet, peu confiants en raison des conditions d'hospitalisation des leurs, les proches ont pris l'habitude — et c'est devenu un comportement difficile à changer — d'apporter nourriture et literie aux malades. Ces derniers, méfiants, ne mangent pratiquement pas la nourriture de l'hôpital. Toutefois, à partir du 30 juin, tout cela devrait cesser avec l'entrée en vigueur d'une circulaire ministérielle interdisant aux visiteurs d'apporter de la nourriture aux personnes hospitalisées. Nos malades vont-ils alors mourir de faim ? Non, répondent les médecins présents au séminaire, qui insistent sur la nécessité d'introduire les correctifs nécessaires pour améliorer les services d'hôtellerie et de restauration dans nos hôpitaux, objet de la rencontre.