Rencontre «Le livre pour l?enfant» était, jeudi, au centre des débats. Cette question a été débattue lors d?une rencontre organisée par la bibliothèque urbaine de Mohammadia, en association avec la Banque régionale du livre de Marseille, un organisme se voulant «un outil de coopération régionale et même internationale, au service de la diffusion des livres et autres documents en direction de tous les professionnels du livre». Selon Carole Bono, représentante de l?association, la banque du livre «propose des actions de coopération internationale, tels le recensement des besoins des bibliothèques, l?envoi de livres et autres documents à l?étranger, l?accueil de stagiaires étrangers en formation professionnelle?» Ont assisté à cette rencontre, dont l?objectif a consisté à rendre compte de la littérature de jeunesse, des bibliothécaires, des éditeurs et des auteurs de contes, comme Rabéa Benguedih Khati, Rabia Ziani? D?emblée, les participants ont soulevé la question de l?absence d?une politique du livre pour enfant, donc de l?inexistence quasi totale d?une littérature de jeunesse. «Le livre pour enfant, tel qu?il est conçu dans ses dimensions esthétique et didactique, n?existe pas et, en conséquence, l?enfant est privé d?imaginaire, d?évasion, donc de lecture», ont fait remarquer les intervenants. L?édition du livre pour enfant en Algérie connaît, en effet, d?énormes carences qui expliquent l?absence du livre pour enfant dit algérien dans nos librairies. «La difficulté que peut rencontrer un éditeur est d?ordre financier, explique Nabila Matni, directrice des éditions Science et Savoir. La fabrication du livre pour enfant de bonne facture nécessite des dépenses considérables, ce qui rend d?emblée son prix d?achat onéreux. Penser donc un livre moins cher, largement accessible aux petites bourses, c?est mettre sur le marché un livre de mauvaise qualité.» Par ailleurs, les intervenants ont unanimement souligné que «le livre pour enfant n?est pas subventionné par l?Etat», il reste donc rare, pour ne pas dire inexistant. Pour promouvoir la culture, la littérature infantile, il faut qu?il y ait une politique vraie et dynamique agissant en ce sens. Pour ce faire, il faut d?abord prendre l?enfant en considération, se pencher sur ses préoccupations et s?intéresser à ses engouements. «L?enfant doit être considéré comme un sujet à part entière, voire un partenaire capable d?agir et de s?exprimer, un sujet adhérant à un projet, ayant la possibilité d?opérer des choix. Et l?adulte doit se comporter non en gestionnaire, mais en animateur», a déclaré Nabila Matni. Une fois l?enfant pris comme tel, on peut aussitôt voir germer, émerger et se développer la littérature de jeunesse. L?écriture pour enfant, une écriture alliant le rêve à la réalité, le récréatif au didactique, aide l?enfant à construire sa personnalité, à développer des comportements intellectuels, à nourrir son imaginaire, à consolider sa psychologie. La littérature de jeunesse est donc indispensable pour l?enfant.