Il a vécu dans la rue pendant plus de 15 ans, après s'être heurté à la dure réalité de la société. Le décès du père, une famille brisée, un héritage spolié. Il se retrouve égaré, sans famille, sans domicile, ni moyens. Mohamed Ghadbane l'artiste peintre qui, après plusieurs années à l'école des Beaux-Arts et un riche périple à travers de nombreux pays européens, notamment Paris où il a exposé ses peintures au Musée d'art moderne en 1978, devient SDF. Ghadbane en a connu des «vertes et des pas mûres» avant d'être recueilli, en 2002, par l'équipe mobile du Samu social, où il continue de vivre. «J'ai adressé de nombreuses lettres aux responsables, à commencer par les ministères de la Culture, de l'Emploi et de la Solidarité et même au Président. En vain», déplore-t-il. Aujourd'hui, pour survivre, il est obligé de collectionner plusieurs petits boulots. Quel triste sort l'Algérie réserve-t-elle à ses artistes ! A 47 ans, Mohamed Ghadbane a toujours l'espoir de s'en sortir. Première bonne nouvelle : il va convoler en justes noces incessamment. Les préparatifs vont bon train, même si trois millions manquent encore à son escarcelle. En attendant, il passe son temps à peindre les murs lugubres du centre de dessins représentant, en grande partie, des personnages de contes de fées à l'image de Cendrillon, Blanche-Neige… Le peintre a même offert certains de ses tableaux à Bernadette Chirac et Maria Sampaio.