Afflux n Lundi, 13h 30. C'est le jour où le cyber est archicomble. En majorité de jeunes adolescents. Cyber n°1. On y trouve la jeune Fella, 14 ans. Elle n'hésite pas une seconde pour parler avec nous, sans savoir qu'on est journalistes. Elle nous apprend qu'elle fréquente les cybercafés depuis l'âge de six ans. C'est sa maman, enseignante, qui l'encourage, la récompense pour ses brillants résultats à l'école. Elle amène maintenant sa petite sœur, Yasmine, 5 ans, comme elle au début. «Aujourd'hui, je ne peux me passer d'Internet.» Fella dit qu'elle aime les sites éducatifs, et répond à une question qu'on ne lui a pas posée : «Je n'y ai jamais vu des choses anormales !» Cyber n°2, jeudi après-midi, il affiche complet. En attendant qu'un poste se libère, nous avons une discussion avec le responsable des lieux qui se désole du faible afflux d'internautes. «Pendant l'été je ne gagne rien», dit-il. Lamia B., une jeune universitaire qui attend son tour, se désole discrètement de cette attitude : «Il n'y a que l'argent qui les intéresse.» Une occasion pour nous d'entamer la discussion. Lamia a remarqué, lors de ses passages réguliers dans différents cyberespaces, que des élèves du CEM et du lycée les fréquentent pour voir des sites «interdits» en groupe, notamment les garçons. «Mon cousin, âgé à peine de 16 ans, sait déjà tout sur la femme…», confie-t-elle. Cyber n°3. La plupart des postes sont occupés par des couples d'adolescents. Ils sont en train de discuter et de surfer en parallèle. Un lieu de rendez-vous «nouvelle mode». Les jeunes sont vulnérables. Ils peuvent être en danger sans le savoir et peuvent être dangereux sans le savoir aussi. Cyber n°4, 19h 00. Les cybercafés sont toujours complets en fin de journée ; ils sont même fréquentés par les adultes qui peuvent y rester toute la nuit, au détriment de leur santé et de leur famille. 100 DA la nuit blanche, c'est rien pour eux ! Le cas de Faïza une consœur journaliste, mérite d'être ajouté aux exemples précédents. Faïza devait envoyer, par email, son article avant le bouclage, à 20h. «Il était 19h 10, j'étais prise par le temps, il pleuvait à torrents. Il y avait peu de monde au cyber, j'ai cliqué sur le «e» Internet et voilà qu'une photo de femme blonde et nue surgit subitement. J'étais tellement énervée, mais j'ai repris mon calme et j'ai changé de poste et surprise, même photo ! J'ai tout de suite compris que c'était fait exprès par le propriétaire du cyber pour «accrocher» les clients et les inciter à rester plus de temps. Le propriétaire s'est excusé à maintes reprises en arguant que ce n'était pas lui. J'ai été dans l'obligation de changer de cyber», explique-t-elle.