Deux députés islamistes jordaniens jugés pour avoir présenté, après la mort du chef d'Al-Qaîda en Irak Abou Moussab al-Zarqaoui, leurs condoléances à sa famille, ont été condamnés ce dimanche à des peines de prison. Un troisième a été acquitté. La cour de sûreté de l'Etat a condamné Mohammed Abou Fares à deux ans de prison et à une amende de 563 dollars, et Ali Abou Soukar à 18 mois et à 282 dollars d'amende. Un troisième député, Jaâfar al-Hourani, a été acquitté. Membres du Front d'action islamique (FAI, émanation des Frères musulmans en Jordanie), les trois députés, jugés depuis le 24 juillet, sont poursuivis pour incitation à la discorde nationale et au sectarisme après avoir présenté leurs condoléances à la famille de Zarqaoui, tué dans un raid américain en Irak le 7 juin. Le verdict a été prononcé à l'issue d'une brève audience. Les avocats ont indiqué qu'ils allaient interjeter appel. «C'est un procès politique et déséquilibré», a affirmé un des avocats Fathi Abu Nassar, qui a indiqué que la défense allait «interjeter appel car le procès est politique, déséquilibré et contraire à la loi». Le procureur militaire de la Cour de sûreté avait requis le 1er août «la peine maximale», soit trois ans de prison, à l'encontre de trois députés islamistes. Un quatrième député, Ibrahim al-Machoukhi, avait été arrêté avec eux, le 12 juin. Les autorités jordaniennes l'avaient libéré, estimant que son acte ne constituait «pas un crime». Les trois députés étaient poursuivis après une plainte déposée par les familles des victimes des attentats d'Amman, revendiqués par Zarqaoui et qui ont fait 60 morts en novembre 2005.