Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes se réunissent aujourd'hui à Beyrouth. Arriveront-ils à une position commune par rapport à ce projet rejeté par le Liban ? Les pays arabes, auxquels on a reproché de ne pas agir pour aider le voisin libanais face aux agressions israéliennes qui ont débuté le 12 juillet, seraient sur le point de tenir un sommet d'urgence, probablement avant la fin de la semaine à La Mecque (Arabie saoudite). Les préparatifs commenceront aujourd'hui à Beyrouth par les ministres arabes des Affaires étrangères qui vont y tenir des «consultations», selon Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, qui déclarait, hier, aux médias libanais que «l'idée de la tenue d'un sommet arabe est dans l'air». Cette réunion intervient alors que le projet de résolution franco-américain présenté samedi et destiné à mettre fin au conflit entre Israël et le Hezbollah est rejeté par le Liban car considéré «pro israélien». En effet, si le projet en question exige une «cessation complète des hostilités» entre le Hezbollah et Israël, il n'appelle pas, en revanche, à un retrait des troupes israéliennes actuellement engagées au Liban-Sud, ni même des garanties de l'ONU pour l'évacuation des fermes de Chebaâ, un secteur occupé par Israël et revendiqué par le Liban. Celui-ci a demandé aux pays arabes et musulmans de le soutenir en rejetant, à leur tour, ce projet et en appuyant les amendements qu'il a proposés. Premier pays à réagir à cette demande : la Syrie qui se déclare prête à une guerre régionale. Mais il est difficile de prévoir les réactions des autres pays arabes dont les positions sont jusque-là assez divergentes quant à ce conflit. La quête d'un consensus durant le prochain sommet arabe extraordinaire s'avère, en effet, une tâche ardue alors qu'à toute épreuve, Israël dispose du soutien indéfectible des Etats-Unis, un des cinq permanents du Conseil de sécurité. Pour preuve, l'ont voit mal par exemple, comment la Syrie pourrait discuter avec le trio Egypte, Jordanie et Arabie saoudite qui ont cloué au pilori le Hezbollah, coupable, à leurs yeux, de «manœuvres aventuristes»? L'Iran, même non concerné par le sommet arabe, s'est dépêché de dénoncer le projet en question. Téhéran l'ayant jugé «injuste». Le consensus recherché, si toutefois il est atteint, risque d'être vidé de sa substance car, avant cela, les cinq membres de l'exécutif onusien auront tout le temps pour voter le texte franco-américain. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan dispose, en tout et pour tout d'une semaine pour rendre compte au Conseil de la mise en œuvre de la résolution. Il disposera ensuite d'un mois pour rendre compte des efforts destinés à obtenir un accord entre Israël et le Liban sur les conditions d'une paix durable, avant le déploiement d'une force internationale de maintien de la paix.