Hostilités n Des affrontements meurtriers opposaient, ce jeudi, dans le Sud du Liban, l'armée israélienne au Hezbollah dont la résistance ne faiblit pas, un mois après le lancement de l'offensive israélienne. Israël assure cependant qu'il n'a pas encore lancé les opérations plus étendues à l'intérieur du territoire libanais, décidées, hier, par le cabinet de sécurité, officiellement pour donner une chance d'aboutir aux difficiles tractations à l'ONU pour un règlement du conflit lancé le 12 juillet. Les blindés israéliens sont partis ce matin à l'assaut de Khiam, un bastion du Hezbollah, et ont pris le contrôle de la ville voisine de Marjayoun. Les colonnes israéliennes ont progressé dans la nuit de sept kilomètres en territoire libanais et sont parvenues aux portes de Khiam, a indiqué la police libanaise. De violents combats l'opposent au Hezbollah à l'entrée ouest de la ville. Un communiqué de la formation chiite a affirmé avoir détruit sept chars israéliens. Une colonne israélienne a également pris le contrôle de la ville de Marjayoun, à 10 km au nord-ouest de Khiam, selon la police. Une colonne de blindés, appuyée par des tirs d'artillerie, a affronté toute la nuit les tirs de roquettes antichars des miliciens chiites, alors que Khiam était pilonné par les bombardiers israéliens. Le Hezbollah a affirmé que ses «combattants mènent d'âpres combats» à Khiam avec les unités israéliennes «faisant des morts et des blessés». Mercredi soir, l'armée israélienne avait procédé à d'importants mouvements de troupes à la frontière entre le nord d'Israël et le Liban-Sud, tandis que l'artillerie israélienne pilonnait systématiquement le sud du pays des Cèdres. L'annonce de ces combats a suscité des interrogations sur un début de l'offensive terrestre d'envergure, après le feu vert donné par le cabinet israélien de sécurité à une extension des opérations militaires. Un porte-parole de l'armée israélienne a, cependant, assuré que cette offensive n'avait pas encore été lancée et qu'il s'agissait d'une «opération ponctuelle» contre les positions du Hezbollah. Selon l'ensemble des médias israéliens, ce jeudi, citant des responsables politiques, la décision d'étendre les opérations terrestres au Liban-Sud a été momentanément suspendue. Par ailleurs, de violents combats ont également opposé le Hezbollah aux soldats israéliens qui tentent d'avancer sur un autre axe, à l'ouest de Khiam, près de al-Jibbaine, à cinq kilomètres au-delà de la frontière. Cette région du sud est celle où le gouvernement libanais s'est dit prêt à déployer 15 000 hommes dès le retrait d'Israël dans le cadre d'un règlement du conflit qui va entrer dans son deuxième mois. Hier soir, Hassan Nasrallah s'est rangé à cette proposition. «Si le gouvernement libanais est prêt à envoyer 15 000 soldats dans tout le Sud du Liban, cela aidera beaucoup le Liban, et les amis du Liban, à faire pression pour modifier le projet de résolution» au Conseil de sécurité de l'ONU, «ce qui ouvrira la voie à une solution politique à la crise», a déclaré M. Nasrallah.