Fardeau n De tous les problèmes auxquels fait face la capitale, celui du logement est sans doute le plus crucial. S'il est vrai que ce problème est national, il n'en demeure pas moins qu'il se pose avec beaucoup plus d'acuité à Alger qu'ailleurs. Des dizaines de milliers de demandes restent encore à satisfaire et l'offre disponible est insignifiante malgré tous les chantiers de construction lancés, ces dernières années. Conséquence directe de cette situation, des centaines de bidonvilles ont poussé çà et là, enlaidissant davantage une ville déjà très laide. Certes, l'Etat a décidé depuis un certain temps de ne tolérer aucune nouvelle construction anarchique, mais force est de relever que bien des communes à l'instar d'El-Harrach, de Bab Ezzouar, de Bordj El-Kiffan et d'Hydra continuent d'abriter des «favelas». A défaut de constructions illicites devenues inaccessibles, il faut le dire, depuis qu'elles sont vendues pour 10 millions de centimes en moyenne, beaucoup se sont rabattus sur… la rue. En effet, de nombreuses familles ont pris pour refuge les arcades du Boulevard Amirouche, du Square Port-Saïd et de la Place du 1er-Mai pour ne citer que ces endroits qui se transforment, à la tombée de la nuit, en véritables dortoirs. Contrairement aux idées reçues, ces hommes et ces femmes SDF ne sont pas toujours des voyous ou des personnes aux mœurs légères. La plupart d'entre eux sont d'honnêtes citoyens qui n'ont pas choisi de vivre dans la rue, ils y ont été contraints. Et dire que des milliers de logements restent inoccupés à Alger-Centre Sidi M'hamed et dans d'autres communes encore ! Leurs propriétaires préfèrent les fermer plutôt que de les louer pour différentes raisons. De fait, les prix de la location ont sensiblement augmenté. A titre d'exemple, un simple studio à Alger-Centre est cédé à 15 000 DA/mois. Le comble est qu'une avance d'une année est souvent exigée ! Cet état de fait à contraint de nombreux nouveaux couples à s'installer chez leurs parents en attendant des jours meilleurs. Il est vrai que l'avènement de l'Aadl a suscité beaucoup d'espoirs chez les habitants de la capitale confrontés au problème de logement. Néanmoins, les retards pris dans la réalisation des projets lancés depuis un peu plus de quatre ans ont fini par décourager les plus optimistes d'entre eux.