Résumé de la 1re partie n Hans mène un combat pour le droit de choisir. Il milite pour l'euthanasie. Son principal rôle est d'aider les grands malades à… mourir. La plupart sont des mélanges d'inoffensifs produits pharmaceutiques, inoffensifs quand on veut bien suivre la posologie indiquée à l'intérieur de l'emballage, dangereux et même mortels quand on multiplie les quantités préconisées par le médecin, quand on les mélange à d'autres produits. En plus, les médicaments qui entrent dans les cocktails de mort, sont, il faut le souligner, en vente libre, surtout dans les pharmacies de France, de l'autre côté de la frontière pour la plupart des Bavarois... Facile de mettre fin à ses jours. Les clients ne manquent pas, mais beaucoup, au dernier moment, trouvent que leurs souffrances sont encore supportables, espèrent que demain le soleil brillera davantage, et c'est alors que M. Hans décide de passer à un stade plus actif... Après des mois de filature, la police vient de l'arrêter au moment où, dans l'arrière-salle d'un joli petit café bavarois, il venait, contre plusieurs milliers de marks (entre 3 000 et 10 000 selon les possibilités des clients), de vendre une capsule de cyanure de potassium, poison foudroyant qui permet de mettre fin à ses jours en toute discrétion. On estime à cent dix-sept le nombre de clients, à travers toute la RFA, que M. Hans a convaincus d'acheter puis d'avaler ses pilules de mort. Désespérés de tout poil : dépressifs, séropositifs qui n'acceptent pas l'angoisse, accidentés réduits à la petite voiture, alcooliques incapables de remonter la pente… Quand on sait que son cyanure, produit industriel courant, lui revenait à 400 marks le kilo et qu'il multipliait facilement sa mise par sept mille pour calculer son prix de revente, on peut juger de la rentabilité de son commerce parallèle. Car, aujourd'hui, son successeur à la tête de la «Société» pousse de grands cris quand on lui parIe du vilain M. Hans : jamais, au grand jamais, personne n'a été d'accord avec ce commerce de mort. Et cette affaire jette un discrédit sur les adeptes de la mort douce... Surtout dans un pays où les méthodes hitIériennes ont laissé les traces qu'on sait dans la mémoire collective, où, il y a cinquante ans à peine, on euthanasiait à tour de bras des malheureux dont la seule «souffrance» était d'être malade, handicapé, juif, tsigane, homosexuel, slave ou du parti de la résistance... M. Hans est sous les verrous. Pourtant, ici, le suicide n'est pas illégal. Mieux encore, si vous posez une pilule de cyanure sur la table de chevet de l'être cher, vous ne pouvez être poursuivi. La justice ne s'intéressera à vous que si vous lui maintenez la tête pour la lui glisser de force dans la bouche... Nuance. C'est là-dessus que M. Hans a fondé son petit commerce. Mais il commet une erreur : celle de ne pas déclarer au fisc les revenus que lui procure son commerce de mort. Il est arrêté pour «fraude fiscale», comme Al Capone en son temps. Sa plus jeune «cliente» souffrait de leucémie et les médecins étaient persuadés de pouvoir la guérir mais sa mère était d'un avis différent. La mère était atteinte d'accès de démence. La cliente a avalé la pilule de cyanure et a quitté la vie ; elle n'avait que treize ans.