Désolation n Profitant du cessez-le feu, les réfugiés libanais sont de retour chez eux. Un retour «méfiant» où ils constatent l'ampleur des dégâts causés par les bombardements dans leurs quartiers. Des milliers de réfugiés se sont mis en route ce lundi matin dans le Sud du Liban, profitant de l'arrêt des bombardements pour aller découvrir l'étendue des dégâts dans leurs villages du Sud du pays, dès la cessation officielle des hostilités. Les avions israéliens continuaient leurs survols de la région où aucun bombardement n'a été signalé. Pendant ce temps, un gigantesque bouchon de centaines de voitures se formait au sud de Saïda, à 43 kilomètres au sud de Beyrouth, principal point de passage vers le Sud du pays, théâtre de l'offensive israélienne qui avait commencé le 12 juillet. Des familles entières s'entassaient dans des véhicules surchargés, certaines avec des matelas sur le toit. Dans d'autres, des hommes seuls étaient partis en éclaireurs, laissant les leurs en sécurité. Les hommes du Hezbollah passaient entre les voitures, distribuant des tracts roses mettant en garde contre des munitions non explosées, et des jouets piégés. Ils demandaient aux automobilistes de ne pas utiliser les bas-côtés des routes. Dans la vallée de la Bekaâ, le trafic avait repris sur la route de Baâlbeck à Zahlé, moins d'une heure après l'arrêt des combats, alors que les avions israéliens avaient encore frappé la région jusqu'à l'aube. Cependant, l'armée israélienne interdisait toujours ce lundi la circulation automobile au Liban Sud, en dépit de la fin des hostilités avec le Hezbollah, a indiqué un porte-parole militaire. «Nous avons maintenu cette mesure en vigueur depuis le 7 août pour empêcher d'éventuels ravitaillements en armes au Hezbollah», a-t-il précisé. Il a aussi souligné qu'il s'agissait «de limiter ainsi les mouvements de cette organisation». Cette mesure empêche notamment des milliers de réfugiés du Liban Sud de retourner chez eux. Un demi-million de Libanais ont été déplacés depuis le début des hostilités en raison de l'offensive meurtrière israélienne dont 150 000 vers la Syrie. Ce sont surtout les habitants du Sud Liban qui ont été contraints, sous les bombardements massifs de l'armée israélienne et ses multiples menaces et mises en garde, à fuir leurs maisons et leurs villages. Les Nations unies ont parlé d'une catastrophe humanitaire du fait que l'armée israélienne attaquait les convois qui essayaient d'acheminer des vivres et des médicaments vers les camps de réfugiés.