Désordre n Il suffit de visiter les villes côtières de Béjaïa pour constater le désordre organisé. L'hygiène est absente et les services présentés aux estivants sont médiocres. Plutôt nuls. En face de l'auberge de jeunesse de Tichy, les baraques implantées, rappelant les bidonvilles, ternissent l'image de la ville. Le paysage est désolant. Ce lieu est à l'entrée de la ville. Des espaces loués par la commune à 25 000 DA pour la période estivale. Des sandwichs, des objets d'art, de la poterie, des CD et cassettes… Tout se vend dans ce marché anarchique et informel, mais autorisé par les services de l'APC qui, apparemment, ne sont intéressés que par le gain. Les produits proposés sont hors de portée. Le marché est entouré de détritus, des centaines de bouteilles en plastique et en verre, des sachets... Le stationnement dans les parkings est fixé à 50 DA. Un prix excessif que tentent de justifier les locataires. «J'ai loué ce parking à 150 millions de centimes pour la saison estivale. Je suis dans l'obligation de le rentabiliser, d'autant plus que cette année, il n'y a pas une grande affluence d'estivants», nous explique le propriétaire d'un parking. A la plage, un parasol est loué 100 DA la journée. Ce service n'est pas réglementé. Ce sont pour la plupart des étudiants de l'université de Béjaïa qui en profitent pour gagner un peu d'argent avant la rentrée universitaire. Au niveau de la plage, contrairement à l'affirmation du P/APC Hamid Aïssani quant à la gratuité des sanitaires, le prix de l'utilisation des toilettes est de 20 DA et les douches 40 DA. Le problème de l'hygiène se pose avec acuité dans toutes les plages et villes côtières de Béjaïa. Les ordures sont jetées dans tous les coins et recoins. Des bouteilles de bières jonchent le bord des routes et même les plages. Le président de l'APC de Tichy explique cette situation par l'absence de moyens. «Nous faisons face à la saison estivale par des moyens dérisoires. Les mêmes utilisés durant les autres saisons, alors que le nombre de résidents est multiplié par dix. Nous trouvons des difficultés dans le ramassage des ordures ménagères car les moyens, cet été, n'ont pas été renforcés. Nous gérons la saison estivale avec zéro dinar.» A Aokas, le responsable sécuritaire nous a déclaré que la commune possède un seul camion de ramassage d'ordures. «La dernière fois, le camion est tombé en panne, c'était la catastrophe», nous a révélé notre interlocuteur. Une autre plaie : les embouteillages interminables. A la ville de Tichy, les automobilistes passent près d'une heure pour quitter la ville. Le transport le soir est inexistant puisque à partir de 19h 30, il n'y a plus de bus vers la ville de Béjaïa.