Résumé de la 17e partie n A l'université, où elle attend les résultats du concours de magistère, Kenza est abordée par des amis de Hakim qui lui demandent de ses nouvelles. Ce matin, elle s'est encore rendue au département, mais il n'y a toujours pas de résultats. Les enseignants sont en délibération, lui dit-on, les résultats seront diffusés dans une heure ou deux ! Une heure ou deux, c'est à la fois long et court. Elle ne peut pas rester au département et elle ne peut pas, non plus, rentrer à la maison. Alors, elle va flâner sur le campus... Elle en fait le tour deux fois, puis, fatiguée, elle a fini par s'asseoir sur un banc. «Le banc !», murmure-t-elle. C'est sur ce banc qu'elle s'asseyait avec Hakim. Il est placé sous un grand bougainvillier qui semble lui faire un toit avec ses grandes branches feuillues. «C'est notre maison !», disait Hakim en plaisantant. Cette «maison», pense-t-elle, est aujourd'hui perdue. Une autre maison, infiniment plus grande et plus luxueuse, l'attend ! Elle pense à lui. Où peut-il être en ce moment ? Que peut-il faire ? Il a certainement trouvé du travail parce que dans la région où il habite, on a un besoin urgent de cadres. Elle aurait été employée, elle aussi, si elle l'avait rejoint : avec leurs deux salaires, ils auraient certainement vécu à l'aise, mais hélas, sa famille a choisi pour elle ! Son regard tombe sur l'écorce du bougainvillier : elle aperçoit deux lettres gravées dans l'écorce de l'arbre avec, tout autour, un cœur. Les lettres K et H. K et H ? Kenza et Hakim ? «Lui ?», se demande-t-elle. Pas forcément, se dit-elle. K et H, peut être Kahina et Hocine ou alors Kamélia et Houssam, à moins que ce ne soit Kamel et Hanane ! Elle pouffe : où va-t-elle chercher ces noms ? «C'est lui», se dit-elle brusquement. Elle se rappelle qu'un jour, il lui a dit : «Tu vois cet arbre, il est un peu notre confident, c'est aussi un ami qui nous protège et qui nous écoute !» Et il a ajouté : «Il faut que nous le marquions pour qu'il devienne notre propriété ! — Comment ? avait-elle dit. — En inscrivant nos initiales dessus !» Comme ce jour-là, il n'avait pas de canif pour le faire, il avait promis de le faire une autre fois. Il a dû revenir, peut-être avant de partir, et il l'a fait ! Elle se lève et touche doucement le dessin. «Hakim...», murmure-t-elle. — Je suis là !» C'est comme s'il répondait à son appel. «Je suis là !» Elle se retourne et elle manque s'évanouir : il est là devant elle ! (à suivre...)