L'arnaque, dont sont victimes les compagnies d'assurances nationales, est un type de fraude important dont on a rarement parlé jusque-là. Pourtant, la branche automobile accuse, depuis près d'une décennie, un déficit considérable dû, d'une part, au nombre croissant des accidents de la route et, d'autre part, à l'arnaque de certains clients véreux. Cette nouvelle source de profit prend de plus en plus d'ampleur. Les subterfuges se diversifient et se multiplient, avec des complicités à tous les niveaux, même au sein des corps constitués de l'Etat. Plus de 500 millions de dinars liés aux faux sinistrés ont été rejetés en 2005 par la SAA. L'assurance automobile constitue 40% du marché des assurances. C'est une branche à lourdes charges au regard de la fréquence des sinistres, mais l'origine de son déficit tient aussi au fait que la tarification de la garantie responsabilité civile (assurance obligatoire) enregistre un niveau de sous-tarification, comparativement au prix de la pièce détachée qui connaît des fluctuations ainsi que la nature du parc automobile qui, elle aussi, a radicalement changé, entraînant une révision des taux d'indemnisation. Il est utile de rappeler que l'assurance «garantie responsabilité civile» couvre tous les dommages que peuvent causer les assurés au tiers (décès, incapacité corporelle partielle ou totale…). L'assurance «tous risques», quant à elle, est une garantie facultative qui couvre tous les dommages causés au véhicule vis-à-vis de son assureur. L'escroquerie aux assurances s'avère, ainsi, étroitement liée aux accidents de la circulation et à la nature de l'assurance contractée.